C'est chose faite. L'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT) a rendu son verdict, lundi dernier, en rendant publics les attributaires provisoires des licences pour l'exploitation de réseaux publics de télécommunications mobiles de troisième génération dans l'ordre Mobilis, Nedjma et Djezzy. M. Kebci - Alger (Le Soir) Un ordre d'attribution qui ne constitue pas une surprise pour tout le monde, y compris pour les opérateurs eux-mêmes dont les tout premiers responsables s'inscrivent, d'ores et déjà, dans l'avenir le plus proche. Car le vrai combat, «la vraie compétition» entre les trois opérateurs, comme a tenu à le préciser la ministre de la Poste et TIC, Mme Zohra Derdouri, lors de ce cérémonial, ne sera entamé qu'une fois la prochaine étape franchie, celle de l'obtention définitive de la licence et son exploitation commerciale. Et les procédures seront nombreuses pour Mobilis, Nedjma et Djezzy avec, comme le soulignera le président de la Commission de l'appel à la concurrence de l'ARPT, Salah Mehgoune, le choix en matière de déploiement pour les cinq prochaines années à faire du 21 octobre prochain, la finalisation de leurs cahiers des charges dans les cinq jours ouvrables suivant la notification de l'avis d'attribution provisoire de la licence, une garantie de paiement de la partie fixe de la contrepartie financière de la licence dans les dix jours ouvrables suivant la notification, de donner à l'ARPT avant que n'intervienne la dernière étape, celle devant compléter leurs dossiers en fournissant à l'ARPT «les attestations exigées à l'article 16 du règlement». La commercialisation de la 3G+ peut ne pas intervenir le 1er décembre prochain comme prévu par l'ARPT car les opérateurs ont six mois après l'attribution définitive des licences par décret, seuil au-delà duquel ces derniers peuvent se faire voir retirer ces licences, précisera Mehgoune. Pour revenir à la bataille qui sera, donc, féroce entre les trois opérateurs, elle consistera en plusieurs défis, celui d'une présence nationale dans cinq ans, d'une couverture totale du territoire national dans sept ans. Il s'agira aussi pour eux de présenter des contenus consistants à des tarifs concurrentiels à même d'intéresser le maximum de clients. Ce dont sont conscients les premiers responsables des trois opérateurs. D'abord, le P-dg de Mobilis, qui, tout en se réjouissant de cette première place qui lui donne le choix d'opter pour les wilayas les plus rentables, en dehors des quatre «obligatoires» (Alger, Oran, Constantine et Ouargla) ainsi que les fréquences, s'est dit prêt au challenge que suppose cette position. A savoir le déploiement du réseau afin de proposer les services du haut débit mobile pour les Algériens. Mais pour ce faire, Saâd Damma se dira prêt pour le lancement de la 3G en matière de déploiement réseau et les autres services afférents à cette technologie», regrettant, au passage, une certaine concurrence déloyale et des «pratiques peu orthodoxes et inacceptables» qu'il s'agira de combattre dans le strict respect de la réglementation. Il invitera aussi bien les institutions que les entreprises à ce mettre dans le bain de cette 3G+, en proposant plusieurs prestations de services via le net. Damma fera part d'un «partenariat stratégique» avec l'ENSI pour les besoins de cette «bataille du contenu». Pour sa part, le P-dg de Nedjma a considéré ce jour comme étant historique pour les opérateurs de la téléphonie mobile, pour l'ARPT et les autorités algériennes, mettant la seconde place arrachée sur le compte des efforts entrepris par l'opérateur durant les quatre dernières années qui a, dira-t-il encore, «misé beaucoup sur le marché de la 3G+». Joseph Ged promettra «des surprises pour le consommateur algérien après le lancement commercial de la 3G+». Alors que la 3e position, la dernière, obtenue par Djezzy a surpris plus d'un du fait que Djezzy monopolise ou presque le marché voix avec plus de 47% de clients, l'opérateur se dit «satisfait». Et son P-dg avouera, d'emblée, que le fait d'être dans la course est une satisfaction en soi car beaucoup nous donnaient, il n'y a pas longtemps, pour morts». Et Vincenzo Nesci de promettre une «victoire dans la durée», annonçant la création de pas moins de 400 emplois directs sans compter ce qui interviendra une fois paraphés les accords d'application avec les fournisseurs, les installateurs et autres intervenants.