L'Association des diabétiques de la wilaya de Boumerdès (ADWB), que préside Mohamed Mokri, est certes dynamique, présente régulièrement sur le terrain et rend bien des services à ses adhérents, mais il n'y a pas lieu de se réjouir de la forte mobilisation qu'elle suscite à chacune des activités. Ce sont tout de même des malades chroniques qui viennent. Et ils étaient encore une fois nombreux, de tous les âges et des deux sexes, à se presser lundi dernier à la maison de jeunes Sennani du chef-lieu de wilaya. Le président Mokri et les membres du bureau de cette Association ont, en effet, organisé une journée d'information et de sensibilisation. Plusieurs médecins et spécialistes, dont il faut saluer le dévouement à chacune des activités qu'organise cette Ong, sont passés à la tribune pour prodiguer des conseils aux malades. Il y a lieu de noter la présence de représentants de huit laboratoires spécialisés dans les médicaments en rapport avec le traitement du diabète. Mais ces entreprises de production de médicaments ne sont pas venues à Boumerdès uniquement pour faire connaître leurs produits. Cette fois-ci, elles ont, pour la plupart, envoyé leurs formateurs, à l'image de Hanane, éducatrice au sein d'un laboratoire d'un pays nordique pour le centre du pays. «Ce n'est pas le diabète qui est dangereux, mais ce sont ses séquelles qui le sont. Dès lors, nous devons éduquer le malade à se prendre en charge, à s'auto-évaluer quotidiennement et à gérer sa maladie pour lui éviter le pire», nous confiera-t-elle. Il y a lieu de signaler, en se basant sur les statistiques nationales, que pour une population pouvant être diabétique dans la wilaya de Boumerdès – tranche d'âge entre 20 et 79 ans — évaluée à environ 700 000 personnes, le nombre de malades pour la wilaya avoisinerait les 49 000 personnes. C'est important. C'est ce qui fait sortir Mokri et ses amis de leurs gongs. Pour eux, il y a un déficit d'endocrinologues dans la wilaya et surtout d'infrastructures pour le traitement et la prise en charge des malades. «La seule maison du diabétique qui existait au centre de Boudouaou a été transférée dans un endroit isolé de cette localité», pestent-ils. Mokri n'oublie pas, par ailleurs, de défendre les malades démunis qui ne peuvent pas faire face aux lourdes dépenses exigées par cette maladie chronique. Il appelle les pouvoirs publics à se pencher sur cette situation.