Les crédits accordés par les banques à l'économie nationale sont en hausse. Au premier semestre de l'année en cours, 4 900 milliards de dinars ont été accordés aux entreprises publiques et privées, soit une augmentation de 14% selon le président de l'Association des banques et des établissements financiers (Abef). Nawal Imès - Alger (Le Soir) Les banques ne tournent pas le dos aux entreprises. C'est le constat établi par Boualem Djebbar. Chiffres à l'appui, le premier responsable de l'Abef a fait savoir sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale qu'au premier semestre de l'année en cours, les crédits alloués aux entreprises avaient connu une hausse de 14%. Si le rythme est soutenu, l'année en cours sera clôturée avec une augmentation de 30%. Les secteurs public et privé se partagent avec équité ce montant puisque 50% des crédits ont été alloués aux entreprises publiques et que les 50 autres l'ont été en faveur du privé. 71% de ces crédits sont à moyen et long terme et sont destinés à l'investissement productif. Pour le reste, il s'agit de crédits à l'exploitation, orientés vers les intrants et la matière première qui boostent également l'investissement productif. L'invité de la rédaction a affirmé que les délais d'octroi des crédits avaient sensiblement baissé pour devenir «raisonnables», à savoir entre un et deux mois en fonction de la nature du crédit. Les délais d'analyse et de vérifications des dossiers ont été raccourcis puisqu'un logiciel de traitement des dossiers a été élaboré et que la légalisation des documents à la mairie n'est plus exigée. Comment sont justifiés les rejets de certains dossiers ? Pour Boualem Djebbar, les banques n'hésitent pas à prendre des risques. Il en veut pour preuve l'augmentation des volumes des crédits. Les banques ont même mis en place des médiateurs de crédits qui traitent les recours et qui accompagnent les promoteurs ayant des difficultés à accéder aux crédits mais certains dossiers sont rejetés car des créneaux sont jugés saturés et les banquent leur préfèrent des secteurs stratégiques comme l'agriculture. Au niveau de la BADR, les bénéficiaires du crédit Rfig sont au nombre de 15 000, le nombre de ceux ayant bénéficié du crédit Ettahadi a, quant à lui, été multiplié par cinq. Plus de 50% des crédits accordés par la BADR concernent l'agriculture. La banque traite pas moins de 12 000 dossiers par an. Les jeunes promoteurs remboursent-ils leurs crédits ? Certains le font, d'autres pas, répond Djebbar qui, interrogé au sujet des bonifications des crédits, a répondu que ce système était bien rodé entre les banques et le Trésor public. Ces bonifications ont connu une augmentation. A une question relative au crédit à la consommation, le président de l'Abef répond que le groupe de travail issu de la tripartite planchait sur la question. Les modalités du crédit à la consommation restent encore à définir mais, dit-il, l'avis qui se dégage est que ce crédit sera exclusivement orienté vers la production nationale pour consolider le développement de l'investissement productif national. Sans vouloir anticiper sur les plafonds qui seront octroyés, Djebbar affirme que ces conclusions seront remises au gouvernement. Ce qui est sûr, affirme le responsable de l'Abef, c'est que le crédit sera tributaire de la solvabilité du demandeur qui restera à définir par la centrale des risques devant être installée au niveau de la Banque centrale. Pour le premier semestre de l'année prochaine, le président de l'Abef promet un développement rapide de la monétique et de l'e-paiement. Actuellement, sept millions de cartes bancaires sont en circulation, même si le paiement électronique n'a pas connu d'essor.