Entre 7 à 10% des femmes souffrent d'infertilité en Algérie. En 2012, seul un million de naissances a été enregistré. Les infections dues à des comportements sexuels non protégés sont souvent à l'origine de ce problème. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) Pour sensibiliser sur les risques des comportements sexuels non protégés, l'Association algérienne pour la planification familiale a organisé, hier, une journée d'information sur la santé reproductive. «Le comportement sexuel doit être un comportement responsable», estime le professeur Belkacem Chafi, membre de cette association. Les conséquences de ces comportements non protégés, souligne ce professeur, peuvent êtres lourdes. Ainsi, en plus de la maladie du sida, il y a le risque d'attraper, de nombreux virus comme le HPV ou la chlamydia, une forme de bactérie, ainsi que l'infertilité et les grossesses. L'éducation sur la santé sexuelle et reproductive fait défaut, estiment les spécialistes de la santé. La Fédération internationale pour la planification familiale (IPPF) rappelle que la santé et les droits en matière de sexualité et de reproductivité n'ont pas été intégrés dans les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) de la déclaration des Nations unies adoptée en 2000. L'accès universel à la santé de la reproduction d'ici à 2015 a été ajouté en 2007. Cependant, selon l'IPPF, malgré les efforts, 57% (867 millions) des femmes en âge de procréer issues des pays en voie de développement ont besoin d'un moyen contraceptif. Sur ces 867 millions, 645 millions (74%) utilisent des méthodes modernes de contraception. Les autres, soit 222 millions (26%) n'utilisent aucune méthode, ou une méthode traditionnelle. L'IPPF appelle ainsi les gouvernements à améliorer l'accès à la santé et aux droits sexuels et reproductifs notamment en créant un environnement juridique et politique avec des mesures de protection sociale et de justice qui rendent les services de santé sexuelle et reproductive économiquement accessibles aux populations pauvres et marginalisées, améliorer la gestion de la chaîne logistique, ainsi que celle des ressources humaines, techniques et autres, afin de réduire au minimum les ruptures de stocks et de garantir la disponibilité de produits, dont les contraceptifs d'urgence au coût le plus faible. L'IPPF, qui suggère aussi l'investissement dans des programmes éducatifs et autres visant à donner aux jeunes femmes et filles les moyens de faire des choix informés et à responsabiliser les prestataires de services, appelle les gouvernements à reconnaître d'ici 2020 les droits sexuels et les droits humains et fournir des services de santé sexuels et de VIH complets et intégrés dans le cadre des systèmes de santé publics, privés et à but non lucratif.