Le Comité de coordination des mutuelles dénonce «l'intrusion» en Algérie d'un organisme «d'économie sociale», créé par la Macif. Le CCM lance un appel aux autorités algériennes afin qu'elles fassent preuve de plus de vigilance. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) Le CCM dénonce un forcing, en Algérie, d'organismes étrangers. Dans un communiqué de presse rendu public hier, le Comité de coordination des mutuelles désigne ouvertement la Mutuelle assurance des commerçants et industriels de France (Macif). «La colère des mutuelles est exacerbée par l'immobilisme des institutions concernées face à l'intrusion dans leur champ de compétence de parties étrangères. Il a été constaté que la nébuleuse IESMED (Innovacio Economia Social en la Mediterrania, créée fin 2011 par la Macif et le Crédit coopératif français et installée à Barcelone) multiplie des initiatives pour lancer prétendument des projets qui auraient pour objectifs de développer l'économie sociale et solidaire dans les pays du Maghreb. En fait, derrière la stratégie de cette organisation se profilent des desseins inavoués. Il est prouvé avec certitude que la Macif, qui en est l'instigatrice principale, se soucie bien plus de conquérir le marché national en termes d'assurance des personnes que toute autre chose», indique le CCM. Le Comité explique qu'en termes d'économie sociale, il existe déjà l'ESMED «qui entreprend des actions saines et profitables à ses membres (...) initiées dans une logique de solidarité et de bien-être social». Notons que la Macif est déjà présente en Algérie dans le cadre d'une joint-venture avec la SAA, la BDL et la BADR. Le CCM lance un appel aux autorités algériennes afin qu'elles fassent preuve de plus de «vigilance». «Une démarche coordonnée auprès des ministères en charge de la Sécurité sociale et des Finances nous paraît être la première mesure qu'il convient de mener. Il s'agit de faire adhérer nos interlocuteurs à notre entière conviction que la mutualité dans notre pays joue son rôle et qu'elle doit être non seulement protégée mais mieux organisée et bénéficier de plus d'égards de la part des pouvoirs publics.» Cette instance appelle également à la redynamisation «du Conseil national de la mutualité sociale et à la création d'une instance fédérale».