Vahid Halilhodzic ira au Brésil. Pas en touriste mais en tant que sélectionneur des Verts qu'il a qualifiés le 19 novembre dernier pour la 20e phase finale du Mondial-2014. Mohamed Bouchama - Alger (Le Soir) La guerre des mots semble avoir pesé sur le devenir de l'EN, six mois avant son entrée en lice au Mondial brésilien. Les sorties médiatiques pimentées du président de la FAF, Mohamed Raouraoua et son employeur, accessoirement sélectionneur national, le Bosnien Vahid Halilhodzic ont vicié une atmosphère qui respirait l'euphorie au soir du 19 novembre 2013 dernier. La bataille des tranchées a exaspéré les deux personnages qui ne pensaient, peut-être pas, en arriver là, eux qui jubilaient en sanglots au sifflet final du Sénégalais Badara Diatta annonçant la qualification de l'Algérie à son quatrième Mondial en 32 ans. Le communiqué de la FAF, jeudi matin, a fermé la porte à une très forte envie de séparation aux fâcheuses conséquences sur l'avenir immédiat des Verts. L'effet d'annonce mis à part, le communiqué de la Fédération confirme deux choses : Halilhodzic continue d'exercer sa mission à la tête des Verts «conformément au contrat qui lie les deux parties», mais, deuxième certitude, qu'il ne sera reconduit quelle que soit l'étendue de la performance des camarades de Bougherra au cours du prochain tournoi planétaire de la Fifa. Même si la FAF veut porter le chapeau, une fois n'est pas coutume, à la presse en précisant dans son bulletin de jeudi dernier sur le fait que sa précision fait «suite à certains articles de presse qui font état du départ du sélectionneur national Vahid Halilhodzic», la question du maintien jusqu'en juillet prochain de l'ancien sélectionneur de la Côte d'Ivoire a eu de l'impact sur d'autres cercles de décision en Algérie. Ces derniers ont invité le ministre de tutelle, Mohamed Tahmi, à intervenir dans le débat. Le ministre avait notamment souhaité que la stabilité et la sérénité priment dans la gestion de cette phase cruciale de l'après-qualification. Dans son communiqué, la FAF a évoqué l'importance de l'événement auquel les Verts sont conviés en juin prochain appelant, elle aussi, à «la mobilisation de tous les moyens nécessaires et notamment une totale sérénité». Cette mise à niveau des discours semble être suivie d'effet puisque on croit savoir que les principaux animateurs de cette guerre froide ont échangé, au cours d'une communication téléphonique, mercredi passé, des propos plus à même d'envisager favorablement une préparation sereine de l'équipe durant les prochains mois. Raouraoua qui avait fixé un ultimatum au technicien bosnien a évité d'aborder le sujet lors de cet appel téléphonique. Cela augure-t-il le début d'une nouvelle ère, ou bien le début de la fin dans la relation du travail (et d'amitié) qui lie les deux hommes ? Difficile d'y répondre à l'heure actuelle tant les deux responsables, Raouraoua et Halilhodzic, semblent s'entendre sur l'essentiel. A savoir ne pas envenimer davantage une situation qui commençait à intriguer mais surtout à peser sur le moral des troupes. Le ballon-sonde lancé par le président de la FAF annonçant le recrutement imminent d'un successeur de Halilhodzic a eu le mérite d'avoir fait bouger les choses. Les échanges de déclarations, par médias interposés, ont déteint sur l'ambiance générale. Désormais, la relation Raouraoua-Halilhodzic se limitera à son cadre professionnel. L'autre certitude est que les deux hommes s'éviteront au maximum d'ici le Mondial-2014. Leur intervention sur le champ médiatique se limitera aux questions routinières. En l'occurrence celles liées à la préparation du rendez-vous brésilien. L'après-Brésil semble, en tout cas, tranché. Si Raouraoua restera après la Coupe du monde, Halilhodzic n'a aucune chance de driver les Verts. Son remplacement est déjà acquis et l'annonce officielle de son recrutement ne tardera pas.