La généralisation du systèmeLMD (Licence, Master, Doctorat) a généré des problèmes, reconnaît clairement le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Chérif Bennaceur –Alger (Le Soir) Mohamed Mebarki qui a, jeudi dernier, réuni en conférence nationale les chefs d'établissements universitaires et directeurs de centres de recherche a relevé, en ouverture, que la généralisation du système LMD à tous les domaines de la formation, ses filières et ses spécialités, à conduit à «l'élargissement de la carte de formation», contribuant ainsi à «la diminution des déperditions». Ce qui a permis d'atteindre «3500 offres de formation en Licence, 3250 autres en Master et plus de 600 en Doctorat». Néanmoins, le ministre du secteur constate que cet élargissement «a suscité l'émergence de problèmes particulièrement au niveau de l'accession de la Licence au Master, en plus des incohérences apparues entre les offres de formation de même type, du fait de l'absence d'un socle commun et de connaissance commune». Ce à quoi s'ajoute «l'important manque de formations à caractère professionnel qui constituent un des objectifs fondamentaux de la réforme», dira Mohamed Mebarki qui estime que la résorption de ce déficit «doit constituer une priorité et une orientation stratégique dans l'élaboration des futures offres de formation». Explicite, il note que le passage du cycle de Licence à celui du Master dont le taux varie d'un établissement à un autre (entre 50 et 80% cette année) a constitué «une source d'inquiétude chez les étudiants de certains établissements universitaires». Appelant à traiter les préoccupations de façon à «s'éloigner de tout ce qui est conjoncturel et provisoire», M. Mebarki a prôné «l'approfondissement de la réflexion, afin de parvenir à des solutions appropriées qu'il s'agira de codifier, sur la base de normes pédagogiques et scientifiques précises, qui consacrent tout à la fois le mérite et l'équité, sans tenir compte de l'établissement d'origine». Une réflexion qui doit prendre en charge également l'inscription possible à l'université, après une activité professionnelle de quelques années, note-t-il. Dans ce sillage, il appelle à parachever les travaux visant à établir une base de référence et de connaissance commune, pour chaque domaine, comme «préalable à plus de cohérence dans les offres de formation similaires aux fins d'établir une nomenclature nationale des filières et des spécialités, pour tous les domaines de la formation». Comme il s'agit également de « mettre en place, aussi rapidement que possible, un dispositif réglementaire intégré et durable pour faire correspondre des diplômes du système classique d'avec les systèmes LMD afin de permettre aux diplômés du classique de poursuivre leurs études dans le système LMD». A ce propos, Mohamed Mebarki a assuré que l'inscription en LMD des diplômés du DEUA (Diplôme d'étude universitaire appliqué), détenteurs du Bac et ayant 5 années d'expérience au moins, a été « organisée de manière définitive». Ainsi, «l'accession de cette catégorie aux établissements universitaires ne pose plus aucun problème. D'ailleurs, nous avons enregistré 2176 inscrits au niveau de la licence LMD», indique-t-il, invitant les chefs d'établissements de l'enseignement supérieur à «poursuivre cet effort lors des prochaines rentrées afin de répondre à la demande exprimée par cette catégorie de citoyens». Concernant la classification du DEUA sur la grille indiciaire des salaires, une doléance exprimée par les diplômés « lésés », Mohamed Mebarki précise que cette question est «prise en charge par les institutions concernées et en particulier par la Fonction publique, sur instruction du Premier Ministre». Mettant en avant «un problème d'incomphérension», il constate que l'employabilité, le recrutement des diplômés du LMD a «constitué un souci ces dernières années», dans la mesure où «les secteurs concernés n'ayant pas tenu compte de la nomenclature des nouveaux diplômes y compris les filières et les spécialités, ceci a engendré des difficultés pour l'emploi des licenciés LMD, qui se sont orientés en grand nombre vers le Master et ceux du Master vers le Doctorat ». Une «préoccupation» qui a été transmise aux autorités publiques, rappelle-t-il, en indiquant que l'action menée a abouti à la promulgation d'une instruction qui consacre la classification des diplômés LMD. Une instruction qui «met fin à la discrimination entre les diplômes des deux systèmes dans les recrutements à des emplois publics» et qui «invite à l'actualisation de la nomenclature des spécialités demandées, en conformité avec les filières et les spécialités assurées par les établissements universitaires dans le cadre du LMD». D'autres problématiques ont été soulevées, notamment le développement nécessaire des pôles d'excellence, la dynamisation de la relation université- entreprise, l'ouverture à l'international de l'université, ainsi que l'amélioration des conditions de vie de l'étudiant, la prise en charge locale des chercheurs établis à l'étranger ainsi que la promotion du dialogue et de la concertation permanents. Pourquoi le huis clos ? Notons toutefois que les travaux de cette conférence nationale se sont déroulés par la suite à huis-clos, de manière incompréhensible. Les interventions des présidents des conférences régionales, consacrées notamment à la rentrée 2013-2014 et l'amélioration de la visibilité des universités algériennes, auraient mérité une plus grande médiatisation. Un huis-clos que plusieurs ministères et établissements divers privilégient sans aucune raison, au détriment de l'opinion publique.