Le manque d'engouement des étudiants pour les filières techniques et scientifiques est dû principalement à l'orientation dès le palier secondaire. C'est l'analyse du ministre de l'Enseignement supérieur. Pour Mebarki, pas question de revenir sur le système LMD en dépit des «quelques» incohérences. Le ministre de l'Enseignement supérieur est convaincu que pour rétablir l'équilibre entre les différentes spécialités, il faudra agir au niveau de l'orientation dès le palier secondaire. Mebarki, qui était hier l'invité de la rédaction de la Chaîne III de la radio nationale, a expliqué, que la réflexion autour de l'encouragement des filières des sciences exactes devait commencer par l'apport de solutions qui impliquent le ministère de l'Education, responsable de l'orientation des élèves et les futurs étudiants. S'il reconnaît que l'université nécessite une réforme, le ministre de l'Enseignement supérieur considère qu'il faut au préalable faire une halte et évaluer ce qui a déjà été entrepris, notamment le système LMD qui n'a pas que des partisans au sein même de la famille universitaire. Le ministre reconnaît quelques dysfonctionnements mais répond qu'il n'est pas question d'abandonner ce système. «Ceux qui demandent son annulation ne sont pas sérieux», a-t-il rétorqué. Le ministre concède cependant à l'évaluer afin de le rendre «plus souple et dynamique», appelant à replacer les enseignants au cœur de cette réflexion et promettant de réfléchir avec eux à la réhabilitation de l'université en plaidant pour davantage de décentralisation et d'association de l'enseignant dans tout ce qui est pédagogique et scientifique et en améliorant la relation entre administration et staff pédagogique. Une administration appelée à moins intervenir dans l'acte pédagogique. Interrogé au sujet de l'avenir des titulaires des diplômes de l'enseignement universitaire appliqué (DEUA), le ministre de l'Enseignement supérieur répond que ce problème est pris en charge après avoir été «mal posé» par les concernés qui peuvent désormais basculer vers le LMD après une demande d'équivalence. Que pense-t-il des critères retenus dans les classements des universités et qui placent les universités algériennes au bas du tableau ? Mebarki répond que ces classements n'étaient pas objectifs arguant que l'Algérie a choisi la démocratisation de l'enseignement supérieur et qu'elle assurait ce dernier à plus d'un million d'étudiants qui, souvent, dit-il, réussissent très bien à l'étranger et s'intègrent facilement dans des universités étrangères affirmant que les universités algériennes n'étaient pas «à la traîne», même si une réhabilitation est nécessaire.