Le président de la République a convoqué, hier, le corps électoral. L'élection présidentielle se tiendra jeudi 17 avril 2014. Abdelaziz Bouteflika, dont la santé serait en «nette amélioration», maintient le suspense sur ses intentions. Tarek Hafid — Alger (Le Soir) C'est fait ! Le chef de l'Etat a convoqué, hier, le corps électoral. L'élection présidentielle se déroulera jeudi 17 avril. «En vertu des dispositions de l'article 133 de la loi organique relative au régime électoral, le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a procédé ce jour (vendredi), à la signature du décret présidentiel portant convocation du corps électoral pour jeudi 17 avril 2014 en vue de l'élection à la présidence de le République», indique un communiqué de la présidence de la République repris par l'APS. Abdelaziz Bouteflika a lancé la première étape du processus d'organisation du scrutin au lendemain de son retour de Paris. Il est rentré jeudi au terme d'un séjour à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce «dans le cadre d'une visite médicale routinière de contrôle». Prévu initialement pour vendredi, son retour a été avancé de 24 heures suite au constat «d'une nette amélioration» de son état de santé. Bouteflika a donc mis fin au suspense sur la question de la procédure de convocation du corps électoral. Sauf que le mystère sur ses intentions à venir n'a toujours pas été levé. Ni même d'ailleurs sur sa condition physique. Jeudi, la télévision publique n'a pas montré d'images de son arrivée au salon d'honneur de l'aéroport d'Alger. Cependant, on annonce un come-back télévisuel pour dimanche à l'occasion d'une rencontre avec le Président malien, Ibrahim Boubacar Keïta. Une entrevue qui sera une nouvelle fois décortiquée dans les moindres détails. Il est évident que Bouteflika continuera à jouer en mode suspense ces prochaines semaines. Il dispose encore de 45 jours pour s'engager. S'il décide de briguer un quatrième mandat, la procédure de collecte des signatures sera une simple formalité. Et il est fort à parier que ses «partenaires» lanceront une campagne de collecte de 4 millions de signatures. En 2009, pour son 3e mandat, l'Alliance présidentielle avait collecté plus de 3 millions de signatures. Mais il devra aussi se conformer à une série de procédures légales. Ainsi, selon l'article 136 du code électoral, le candidat Bouteflika devra présenter une série de pièces administratives dont «un certificat médical délivré à l'intéressé par des médecins assermentés». Il sera ensuite tenu de se présenter au siège du Conseil constitutionnel afin de procéder à l'enregistrement officiel de sa déclaration de candidature. Si tout ceci se confirme, les Algériens auront peut-être droit à une campagne électorale par procuration. Animer des meetings à travers toute l'Algérie est un exercice particulièrement éprouvant pour une personne victime d'un AVC. Le chemin vers le quatrième mandat s'annonce long et laborieux.