Premier jour de grève dans le secteur de l'éducation. Le mouvement est différemment suivi en fonction des wilayas. Le Snapest et l'Unpef se félicitent de la mobilisation de leurs adhérents. La tension est loin de baisser dans le secteur. Le Cnapest rejoint la contestation. Il appelle à une grève dès le 4 février prochain. Les syndicats font porter la responsabilité du pourrissement à la tutelle. Nawal Imès- Alger (Le Soir) De nombreux élèves des trois paliers de l'éducation ont dû rebrousser chemin hier. Leurs enseignants affiliés au Snapest et à l'Unpef entamaient un mouvement de grève qui risque de durer toute la semaine. Pour ce premier jour de protestation, les syndicats se félicitaient du taux de mobilisation. Le Snapest évoquait hier un taux national de suivi de 63,64%. Son coordonateur national, Meziane Meriane, estimait qu'au-delà du taux de suivi, la mobilisation de l'ensemble des corps du secteur renseigne sur les degrés de détermination. L'essentiel, dit-il, est de ne pas «baisser les bras» et de continuer la lutte. Le numéro un du Snapest estime que les injustices institutionnalisées dans le cadre du statut particulier doivent absolument être corrigées. Le Snapest exige un calendrier pour la concrétisation de ses revendications et non pas des promesses sans échéancier. Expliquant le recours à ces deux jours de grève pouvant être reconductibles, le Snapest a dans un communiqué estimé avoir été « contraint à adopter cette voie bien que conscient des conséquences que cette grève puisse avoir sur l'enseignement de nos enfants» et explique ce choix par «le mutisme absolu tenu par les pouvoirs publics et l'incapacité de la tutelle à donner suite à ses revendications. Le Snapest fait état de taux de suivi disparates avec 85% à Tipasa, 78% à Oran, 72% à Mostaganem, 77% à Tamanrasset, 73% à El Bayadh, 65% à Tiaret pour ne citer que ces villes. Le syndicat dit être conscient de l'impact qu'aura ce débrayage sur la progression des programmes scolaires et d'interpeller directement les pouvoirs publics en se demandant s'il fallait six autres semaines de grève comme l'année dernière pour que «les autorités daignent répondre à nos revendications». Pour l'heure, Meziane Meriane ne peut que constater que les portes de la Fonction publique et celles du gouvernement restent fermées. Du côté de l'Unpef qui a opté pour une grève d'une semaine reconductible, c'est également la satisfaction suite à une mobilisation qui, là aussi, diffère d'un palier à un autre et d'une wilaya à une autre. Une mobilisation qui, selon l'Unpef, reflète le degré de déception des différents corps du secteur qui, lassés des promesses du secteur de l'éducation, se tournent actuellement vers le Premier ministre dans l'espoir de voir les revendications en suspens enfin prises en charge. Signe du marasme que vit le secteur, un troisième syndicat se joindra dès le 4 février prochain à la protesta. Le conseil national du Cnapest a décidé de suspendre la décision de gel de la grève prise en octobre dernier après près de trois semaines consécutives de grève qui avaient paralysé les lycées. A partir du 4 février, les adhérents du Cnapest sont appelés à entamer une grève qui sera reconductible de manière automatique. Le syndicat dénonce une situation de quasi «vacance» au sein du ministère de l'Education et fait porter aux responsables du secteur la responsabilité des conséquences certaines de cet énième débrayage. Hier, le département de Baba Ahmed gardait le silence. Pour combien de temps pourra-t-il encore le faire ?