C'est jeudi 6 février prochain, que la Cour d'appel d'Alger tranchera dans l'affaire Naftal. La décision a été prise jeudi dernier par le président du tribunal correctionnel près la Cour d'Alger, après délibération, et ce, suite à la demande introduite par la défense. Abder Bettache (Alger- Le Soir) Très attendu par l'opinion publique, le procès en appel de l'affaire Naftal aura lieu en définitive le 6 février prochain. La décision prise par le président du tribunal fait suite aux multiples demandes formulées par la défense. Cette dernière a notamment demandé au président du tribunal à ce que «les pièces non étudiées par la justice lors du procès qui a eu lieu en première instance soient versées dans le dossier tel que le rapport d'expertise». «C'est des documents importants qui nous permettront de faire toute la lumière sur cette affaire et que justice soit faite», nous a signifié Me Kourtal, un des avocats de la défense. Pour rappel, lors du premier procès qui s'est tenu à la fin du mois d'octobre dernier, en première instance au niveau du pôle judiciaire spécialisé de Sidi M'hamed, des peines allant de 3 à 7 ans de prison ferme ont été prononcées à l'encontre des vingt et une personnes mises en cause dans cette affaire. Cinq acquittements ont été prononcés par le même tribunal. Les 21 individus dont la plupart sont des employés de l'entreprise Naftal, avaient été condamnés par la même instance le 6 novembre dernier, soit quinze jours après le procès pour les chefs d'inculpation de «détournement de deniers publics et abus de fonction». Lors de l'audience du jugement, le chef de la sécurité interne de la station Naftal du Caroubier, principal accusé dans cette affaire, avait reconnu avoir falsifié les factures pour faciliter le vol de carburant. Il avait aussi affirmé que ce vol n'aurait jamais pu se faire sans la complicité étroite des chauffeurs et des agents de sécurité de cette station, même si ces derniers avaient tous nié les faits, qui leur ont été reprochés. «J'ai effectivement, à plusieurs reprises, falsifié des factures pour le compte des agents de sécurité en contrepartie de 20 000 DA, afin de faciliter la sortie des camions-citernes transportant le carburant pour le vendre au marché noir», a avoué l'inculpé à la grande surprise de ses co-inculpés qui, eux, ont nié tous les faits qui leur sont reprochés. Il a révélé, également, que ce vol n'aurait pu se faire sans la complicité des chauffeurs qui conduisaient les camions-citernes et dont les noms doivent être obligatoirement mentionnés sur les factures. Les chauffeurs auditionnés par la juge Saloua Derbouchi ont nié avoir été complices dans la contrebande du carburant. Pour sa part, la défense a tenté de minimiser les chefs d'inculpation, notamment concernant le principal mis en cause. Au total, ils étaient une trentaine d'avocats à se succéder à la barre et à plaider la relaxe. Cette affaire remonte à 2012 lorsque les services de sécurité ont reçu des informations concernant la sortie suspecte de camions-citernes de nuit de la station du Caroubier vers une destination inconnue. L'enquête a révélé que les responsables de la station avaient détourné, en complicité avec des travailleurs de l'administration, de grandes quantités de carburant de cette station pour les revendre au marché parallèle.