La Société algérienne de nutrition (SAN) recommande l'introduction d'un programme nutritionnel dans les programmes scolaires. Le but étant la transmission des bonnes pratiques alimentaires, dans un milieu qui fait de plus en plus face au problème de l'obésité. Selon les spécialistes, l'excès de consommation d'aliments à densité énergétique élevée, l'insuffisance d'apport en aliments et nutriments protecteurs ainsi que la sédentarité, liée à la diminution de l'activité physique sont des facteurs de risque, qui exposent les enfants et les adolescents à la dénutrition et au développement de pathologies à risque métabolique, tels que l'obésité, l'hypertension artérielle, la dyslipidémie, le syndrome métabolique... Ces comportements, estime la Société algérienne de nutrition (SAN), sont très difficiles à modifier, d'où la nécessité d'agir dès le plus jeune âge. Comment ? Le professeur Malika Bouchenak, présidente de la SAN et enseignante-chercheur au laboratoire de nutrition clinique et métabolique de l'université d'Oran, préconise l'introduction des cours sur la nutrition dans les programmes scolaires. Dans ce cadre, la SAN a mené une enquête à Oran sur un échantillon de 400 adolescents scolarisés et dont l'âge varie entre 10 et 17 ans. Les résultats présentés hier, ont démontré que 16% d'entre eux présentent une croissance insuffisante sur le plan de la taille ou du poids durant la phase de développement de l'enfant, 66% sont normo-pondéraux, 13% sont en surpoids et 5% sont obèses. Au cours de cette étude, explique le professeur, l'équipe a exploré plusieurs indicateurs informant sur les habitudes alimentaires, l'activité physique et leurs répercussions sur l'état de santé de ces jeunes. L'étude a notamment dévoilé que la pression artérielle systolique dépasse la limite supérieure des 14 cmHg chez 7% des adolescents de l'enquête et que la pression artérielle diastolique dépasse la limite supérieure des 9cmHg chez 5% de la population étudiée. Ces résultats indiquent une pression artérielle moyenne élevée, en particulier chez les adolescents en surpoids et obèses, aggravant, chez ces jeunes, le risque de souffrir d'hypertension artérielle. En outre, comparés aux normo-pondéraux, une augmentation significative de la consommation de sucre simple et des graisses saturées, est notée chez les groupes en surpoids et obèses. L'enquête a également révélé que l'apport alimentaire quotidien de 7 à 14 mégajoules est supérieur à la dépense énergétique journalière variant de 6,2 à 8,6 mégajoules, cette dernière étant liée essentiellement aux activités scolaires et domestiques, sachant que l'activité sportive de ces adolescents se limite à 2 heures par semaine. Selon le professeur Bouchenak, ces résultats sont alarmants. «La population étudiée présente des anomalies métaboliques, nécessitant un programme d'éducation nutritionnelle, associée à une activité physique régulière pour prévenir ou lutter contre le risque cardio-métabolique», a indiqué le professeur, qui estime que cet échantillon étudié révèle les faiblesses du consommateur algérien en termes d'équilibre nutritionnel.