Baisse du chômage grâce à la démographie

Conclusion de l’étude du BIT sur l’emploi en Algérie

Le taux de chômage, au niveau national, après une longue période de progression a amorcé un déclin à partir de 2001, estime le Bureau international du travail (BIT), dans une étude sur “le marché du travail et de l’emploi en Algérie�, dont les résultats ont été présentés, hier, à l’hôtel Hilton d’Alger.
Cette baisse, note-t-on, était prévisible ne serait-ce que du fait de l’évolution démographique. La tendance à la baisse de la croissance démographique devrait produire, explique-t-on, à terme une moindre tension sur le marché du travail. Durant la décennie écoulée, un certain nombre de changements ont été observés. On évoque l’émergence de l’emploi féminin, l’ampleur du chômage des jeunes, l’extension du chômage des diplômés, la réapparition de l’emploi des enfants et le retour des retraités sur le marché du travail. Selon l’étude du BIT, le taux d’activité féminine est passé de 1,8 en 1966 à 9,6 en 1998.
Les femmes se présentent de plus en plus sur le marché du travail, brisant ainsi les pesanteurs sociologiques. Mais cette arrivée massive des femmes s’explique, aussi et surtout, par la progression de la pauvreté et la dynamique du secteur informel drainant davantage de femmes. Le chômage des diplômés constitue un paradoxe dans une économie qui fonctionne encore avec une proportion importante de main-d’œuvre occupée sans aucun niveau. Le taux de chômage des diplômés du supérieur est passé de 11,9% en 1992 à 19,07% en 1997.
Dans la même étude, le BIT estime que pour uniquement réduire le taux de chômage à 22% en l’an 2008, il faut créer, dès aujourd’hui, 329 000 postes annuellement. Quand on sait que la moyenne de création nette d’emplois durant la décennie 1990 a été de 160 000 postes dans le secteur formel, on mesure l’ampleur des efforts à déployer.
M. R.