Dans un point de presse animé dans la journée d'hier à Tizi-Ouzou, le Satef, syndicat autonome de l'éducation et de la formation conteste l'opportunité de la grève déclenchée par des syndicats du secteur de l'éducation que Boualem Amoura, le secrétaire général et ses amis du Satef accusent de courir pour des intérêts corporatistes et personnels. Le Satef, qui refuse de se laisser entraîner dans «des grèves politiques», explique sa position «par principe», un devoir de responsabilité et d'éthique qu'il tient à rappeler à ses pairs des autres organisations syndicales. Celles-ci ont en effet engagé un bras de fer depuis plus d'une semaine avec la tutelle, autour d'une revendication qui a nécessité plus d'une vingtaine de réunions au siège du ministère de l'Education auxquelles tous ces syndicats ont participé à qui le Satef reproche d'avoir «privilégié leurs grades, sans se soucier des autres (...). Un syndicat corporatiste a même refusé de défendre les enseignants du primaire et du moyen.» Ces mêmes enseignants, que ce syndicat tente d'amadouer aujourd'hui, se désolent au Satef qui considèrent que la grève en cours, dans le secteur de l'éducation, aventureuse est porteuse de risques pour la stabilité du pays. Tout en justifiant sa retenue par le souci «de ne pas jeter de l'huile sur le feu, alors que nous sommes à deux mois des élections présidentielles et que ce gouvernement gère les affaires courantes», le Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation considère que les motivations de ce conflit sont ailleurs. Les cadres de cette organisation qui revendique le statut historique de pionnière du syndicalisme autonome accuse ouvertement les animateurs de la grève actuelle, de baliser le terrain et de mener campagne dans la perspective des élections pour le renouvellement des instances de gestion des œuvres sociales des travailleurs de l'éducation qui auront lieu dans dix mois. Une grève qui ne serait que subterfuge et écran de fumée de la part des syndicalistes grévistes, à qui le Satef tient à rappeler qu'il y a des questions prioritaires et urgentes qui doivent rassembler toutes les organisations syndicales du secteur, à savoir le chantier de la réforme de l'éducation «un processus bloqué pour des raisons partisanes et idéologiques», expliquent Ben Sider et Amoura du Satef qui accusent nommément les courants arabo-baathistes et conservateurs, de faire barrage au processus engagé par le ministère de tutelle. Abordant la situation du secteur de l'éducation au niveau de la wilaya de Tizi-Ouzou, le secrétaire général du Satef n'a pas trouvé de mots assez durs pour qualifier l'état des lieux du secteur de l'éducation, dont la gestion par son premier responsable est qualifiée «d'opaque et de catastrophique», écrit le Satef qui annonce qu'un rapport détaillé et circonstancié sera adressé au ministre de l'Education nationale. Une commission pour enquêter sur la situation qui prévaut au niveau de la Direction de l'éducation de Tizi-Ouzou est vivement souhaitée par les cadres du Satef qui promettent de rendre public, le rapport en question, dès sa réception par le ministre.