La grève dans le secteur de l'éducation se poursuivait hier. Face à l'attitude du ministère de l'Education, les syndicats du secteur se tournent vers le Premier ministre. L'Unpef a organisé hier, des sit-in devant les directions de wilayas. Le Snapest poursuit son mouvement. Le Cnapest entame aujourd'hui une grève d'une journée renouvelable. Nawal Imès - Alger (Le Soir) Point d'offre de dialogue de la part du ministère. Les appels lancés par le ministre de l'Education n'ont eu aucun écho auprès des syndicats qui exigent l'ouverture de négociations et l'intervention du Premier ministre. L'Unpef qui entamait, hier, le second jour de la deuxième semaine de grève, organisait hier des rassemblements devant les Directions de l'éducation à travers les wilayas. Le syndicat en a profité pour adresser une lettre au Premier ministre dans laquelle il fait une rétrospective des revendications et rappelle comment il a dans un premier temps accordé sa confiance au ministère de tutelle qui s'était engagé dans un procès-verbal datant du 12 janvier à répondre favorablement aux attentes du personnel du secteur, notamment en ce qui concerne la reclassification des enseignants du primaire et du moyen en tant que formateur ou enseignant principal. L'Unpef qui fait part de son étonnement du revirement de position de la tutelle s'est finalement rebiffée pour demander un délai supplémentaire allant jusqu'à mars prochain. Une attitude que l'Unpef a assimilée à une marche arrière inexpliquée d'autant que le syndicat affirme être en possession d'indices prouvant que le ministère de l'Education n' était pas en mesure d'honorer ses engagements et d'obtenir les dérogations pouvant permettre la concrétisation des revendications. A Sellal, l'Unpef a demandé une prise en charge «urgente» des dossiers en suspens afin de rendre justice à l'ensemble des travailleurs d'un secteur budgétivore mais également très instable. Une instabilité également pointée du doigt par le Snapest qui reprenait, hier, le chemin de la contestation pour une durée de trois jours. Meziane Meriane qui animait hier une conférence de presse a répliqué à ceux qui accusent les syndicats de prendre en otage les élèves que ces derniers sont déjà otage d'un système scolaire qui ne leur offre pas les meilleures conditions. Le coordonateur national est formel : c'est le manque de volonté politique qui empêche le règlement des problèmes en suspens depuis l'ère Benbouzid, affirmant que les ministres et leur entourage ne font que gagner du temps sans aller au fond des problèmes qui minent le secteur. Et de s'interroger sur les raisons qui empêchent le département de Baba Ahmed de répondre favorablement aux doléances des syndicats, notamment en ce qui concerne celles ne nécessitant pas l'approbation des autres secteurs. Pour Meziane Meriane, le ministère de l'Education n'a pas été en mesure d'arracher les droits des travailleurs du secteur au moment de la rédaction du statut particulier. Aujourd'hui, le Snapest appelle à des négociations directes entre les partenaires sociaux et la Fonction publique puisque doutant des capacités de la tutelle de plaider la cause des travailleurs du secteur ou même de son intention de transmettre les dossiers en suspens au gouvernement. Au ministre qui brandit la menace des ponctions sur salaires, Meriane répond que si cette menace était mise à exécution, les enseignants répondront à leur manière en ne récupérant pas les heures de cours perdues pendant la grève. C'est dire qu'entre les deux parties, le courant est loin d'être rétabli.