Seconde semaine de grève dans le secteur de l'éducation. Le conseil national du Cnapest a, sans surprise, décidé de reconduire le mouvement de protestation. Ses membres ont à l'unanimité considéré que le procès-verbal sanctionnant la réunion ministère-syndicat ne répondait nullement à leurs attentes. Nawal Imès - Alger (Le Soir) Pas de reprise des cours ce dimanche pour de nombreux lycéens. Le conseil national du Cnapest a tranché : la grève se poursuivra avec la même formule retenue la semaine dernière. Elle sera reconductible et ne s'arrêtera que lorsque le conseil national jugera les réponses de la tutelle satisfaisantes. Tenu jeudi dernier, le conseil national ne s'est terminé qu'aux alentours de 3 heures du matin. Face aux membres du conseil national, le bureau du Cnapest a fait lecture du procès-verbal rendant compte de la réunion de samedi dernier avec les représentants du ministère de l'Education. A l'unanimité, les membres du conseil national du Cnapest ont considéré que les réponses qui y sont consignés sont en deçà des exigences. Messaoud Boudiba, porte-parole du syndicat autonome, expliquait hier que la majorité des syndicalistes ont qualifié ledit P-V de «vide», considérant qu'il n'engageait pas le ministère à respecter ni échéances ni délais pour la concrétisation des revendications. Ils ont estimé que ce P-V était similaire à beaucoup d'autres déjà signés par le passé. La réhabilitation de l'enseignant de Bouira, membre du Cnapest, a évidemment été au cœur des débats. La réponse de Baba Ahmed, qui a refusé sa réhabilitation, n'a pas été du goût du Cnapest. Les membres du conseil national ont insisté, une fois de plus, sur le fait qu'il ne s'agissait nullement d'un «cas particulier» mais d'une violation des libertés syndicales. Sa réhabilitation demeure en tête des revendications du Cnapest qui dénonce les propos du ministre de l'Education tendant à réduire cette affaire à «un cas particulier». Le Cnapest dénonce également les récents propos de Baba Ahmed qui avait laissé entendre que son département pourrait décider de recourir aux ponctions sur salaire. Une violation de la loi régissant les relations de travail, estime le Cnapest, qui rappelle que les ponctions sur salaire doivent être soumises à des négociations entre les deux parties. C'est pour toutes ces raisons que le Cnapest a décidé de reconduire la grève dès demain et d'organiser mercredi un sit-in. Aucune réaction hier de la part de la tutelle mais Baba Ahmed avait donné le ton dimanche dernier. A l'issue de la réunion infructueuse de plus de six heures, le ministre de l'Education n'a pas caché sa déception et a laissé entendre que les dispositions réglementaires en matière de gestion des conflits de travail allaient être appliquées. Des ponctions sur salaire pourraient être effectuées alors que le département de Baba Ahmed pourrait aller sur le terrain du juridisme en remettant en cause la nouvelle appellation du syndicat qui est passé de Cnapest à Cnapest-élargi sans pour autant passer par le ministère du Travail. Le syndicat considère, néanmoins, que la balle est dans le camp du ministère de l'Education et que l'arrêt du mouvement de protestation dépendra des réponses qu'il fournira.