Début de semaine sous le signe de la grève dans le secteur de l'éducation. Le Cnapest a, pour la troisième semaine consécutive, maintenu son appel au débrayage. Le syndicat autonome ouvre le feu sur Baba Ahmed et considère que ses récents propos n'ont fait que conforter les grévistes dans leurs convictions. Nawal Imès - Alger (Le Soir) Beaucoup de lycéens ont dû, une fois de plus, rebrousser chemin hier. Leurs professeurs ont répondu à l'appel du Cnapest qui, depuis le 7 octobre dernier, a entamé une grève automatiquement reconductible. La détermination des grévistes n'a pas fléchi puisque le syndicat autonome évoque un taux de suivi de 80% dans le palier secondaire contre des taux beaucoup moins importants dans les paliers du primaire et du moyen. Le Cnapest parle même d'augmentation du taux de suivi du mouvement dans plusieurs wilayas suite aux propos du ministre de l'Education qui évoquait les retenues sur salaire. Messaoud Boudiba, porte-parole du Cnapest, expliquait hier qu'évoquer la ponction sur salaire face à des enseignants qui exigent le respect des libertés syndicales était malvenu. Le Cnapest, qui exige, entre autres, la réhabilitation du membre du conseil national radié pour «faute grave», continue d'apporter la preuve que la sanction dont il a fait l'objet n'est ni plus ni moins que des représailles à l'égard d'un syndicaliste. Le syndicat a répertorié une dizaine de violations de la loi dans le processus ayant mené à la radiation dudit syndicaliste qu'il s'agisse de vices de forme ou de fond. Le ministre de l'Education a, pour sa part, tranché à ce sujet. Baba Ahmed qui, sous la pression des membres du bureau national du Cnapest, promettait d'étudier le cas du syndicaliste du Cnapest, a fini par rendre une réponse négative arguant qu'il lui était impossible de revenir sur une décision déjà prise. Ce que n'a pas ouvertement dit le ministre aux syndicalistes est que ses conseillers lui auraient déconseillé de «gracier» l'enseignant sous prétexte que la grâce était une prérogative du premier magistrat du pays. «Ahurissant», commente-t-on dans les milieux syndicaux puisqu'il ne s'agit pas de gracier un prisonnier mais un enseignant radié par une Direction de l'éducation dépendant d'un ministère. Après avoir échoué à convaincre les syndicalistes au terme d'une longue réunion, le ministère de l'Education renoue avec les anciens réflexes en «communiquant» via des communiqués pour ne donner que des chiffres, évidemment dérisoires sur le taux de suivi. La prochaine étape dans le plan de bataille du ministère de l'Education semble être celle des sanctions puisque les ponctions sur salaire ne sont pas exclues, à moins que Baba Ahmed ne décide de tout simplement ne plus reconnaître le Cnapest sous prétexte que ce dernier a changé d'appellation pour devenir Cnapest-élargi. Les conditions pour un dialogue serein ne semblent pour le moment pas réunies au moment où la durée de la grève est, de l'avis du Cnapest, dépendante de la réaction de la tutelle.