Le gouvernement compte-t-il remettre en cause les conclusions de la commission en charge de la révision de l'article 87 bis ? La question était hier au centre d'un large commentaire, après que le département de Benmeradi ait convoqué les parties concernées pour une réunion sur la question au siège de son ministère en début d'après-midi, pour décider de son annulation juste après. Abder Bettache - Alger (Le Soir) La décision de la tenue d'une réunion, dont l'ordre du jour était consacré exclusivement à la problématique du 87 bis, a été prise, selon des sources sûres par le premier responsable du département du travail, de l'emploi et de la sécurité sociale. Ce dernier, ajoute-t-on, a instruit ses proches collaborateurs d'inviter les représentants des parties concernées, soit le partenaire social (UGTA), les organisations patronales et un représentant de la Fonction publique pour prendre part à cette réunion au niveau du département du travail. «L'invitation», en elle-même a soulevé des interrogations chez les concernés, sachant que ces derniers ont finalisé le dossier, dont les conclusions ont été transmises il y a quelques jours, ajoutent nos sources, aux services du Premier ministère et ce en perspective de la tripartite, prévue pour le 23 du mois en cours. Ainsi, la principale question soulevée à cet effet est celle relative à une éventuelle «révision» voire «rectification» à apporter aux conclusions de la commission portant révision de l'article 87 bis. Cela dit, l'autre fait marquant reste par ailleurs, la décision d'annulation de cette même réunion sans que la partie hôte ne digne avancer à ses «invités» les raisons de ce report. Question : y-a-t-il cafouillage ou absence de consensus en haut lieu sur cette question du 87 bis, à moins d'une semaine de la tenue de la 16e tripartite ? Il est à rappeler que l'article 87 bis comprend le salaire national minimum garanti, prévu à l'article 87, le salaire de base, les indemnités et primes de toute nature, à l'exclusion des indemnités versées au titre de remboursement de frais engagés par le travailleur. Concernant justement son éventuelle modification ou abrogation (il y a actuellement une totale confusion), la décision finale reviendra donc au gouvernement, ce dossier revient d'une manière récurrente depuis 2005. D'ailleurs le ministre du Travail parle de modification et non d'abrogation, alors que du côté de l'UGTA on indique que l'abrogation de l'article en question «est désormais chose acquise». Il reste à se demander si «cafouillage» il y a, serait-il, dès lors, amputé de nouvelles donnes avancées par le Fonds monétaire international (FMI). Pour rappel, lors de sa visite de décembre dernier à Alger, le chef de la mission du FMI (Fonds monétaire international) en Algérie Zeine Zeidane, avait mis en garde les autorités algériennes quant aux répercussions de l'annulation de l'article sur l'équilibre budgétaire. Or, du côté du syndicat, on reste convaincu «qu'il y a un consensus sur la question et une enveloppe financière a été dégagée par les pouvoirs publics à cet effet». «Il s'agit d'une augmentation indirecte des salaires devant toucher notamment les couches sociales les plus défavorisées», avait soutenu M. Sidi-Saïd.