Les mandataires de marchés de gros des fruits et légumes ont été destinataires d'un cahier des charges à signer, avant le 2 mars prochain, émanant du ministère du Commerce. Une procédure «sur mesure» qu'ils qualifient de fait accompli et auquel ils refusent de se soumettre. Ils proposent un règlement intérieur spécifique pour chaque marché de gros. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Mohamed Medjber, représentant des mandataires du marché de gros des eucalyptus, Alger, qui intervenait hier lors d'une conférence de presse organisée au siège de l'UGCAA, est formel «les mandataires ne cautionnent pas ce cahier des charges et ne signeront pas un document qui gère leur profession sans qu'ils soient associés à son élaboration». L'intervenant a souligné que le ministère du Commerce ne réussira pas à mettre les mandataires devant le fait accompli en nous imposant de signer un document avant de le discuter au préalable. «Dans ce document le mandataire est considéré comme un vendeur de gros, or, nous ne sommes pas des commerçants», a indiqué M. Medjber. Et d'ajouter «nous exerçons ce métier depuis plusieurs années de père en fils alors que le ministère du Commerce voudrait récupérer les locaux une fois le propriétaire décédé». Ce document, dit-il, doit gérer les nouveaux marchés de gros. «Ils devaient nous faire signer un cahier de charges avant que nous nous décidions de choisir cette profession et nous laisser le choix entre se lancer ou se retirer et non vingt ans après», a indiqué le conférencier. Les représentants des mandataires des wilayas de Sidi Bel-Abbès, Oran et Annaba, présents également à cette conférence, demandent l'ouverture des négociations autour de ce cahier des charges. La solution qu'ils proposent : mettre en place un règlement intérieur spécifique pour chaque marché de gros. Par ailleurs, les mandataires qui se lavent les mains de la flambée des prix des fruits et légumes estiment que le ministère du Commerce doit imposer aux marchands du gros d'obéir à un coefficient multiplicateur. «On ne peut pas dire que les prix du marché sont libres lorsque nous vendons avec des factures. Le ministère du Commerce peut facilement contrôler les prix», estime M. Medjber. De son côté, M. Boulnouar, porte-parole de l'UGCAA, estime que le faible taux de production, la non organisation des chambres froides, l'absence de la transformation agricole et le nombre insuffisant d'espaces de vente de détail sont à l'origine de la flambée des prix des fruits et légumes. Les mandataires organiseront le 13 mars prochain une assemblée générale afin d'élire un Bureau national. Ce dernier sera chargé d'engager des négociations avec le ministère de tutelle. «Si les portes du dialogue restent fermées nous allons agir en conséquence», ont averti les représentants des mandataires.