L'obtention d'un certificat d'accréditation sera obligatoire pour toute demande d'agrément d'un établissement de contrôle de conformité, voire la participation aux appels d'offres. L'Organisme algérien d'accréditation Algerac devrait obtenir sa reconnaissance internationale dès 2014. Chérif Bennaceur - Alger (Le Soir) Le ministère de la Santé entend mettre à niveau les laboratoires d'essais et d'analyses médicales, améliorer leurs compétences techniques. Ainsi, les laboratoires d'analyses biomédicales qui relèvent des centres hospitaliers universitaires (CHU) devraient être accrédités à terme. C'est ce que le directeur général de l'Organisme algérien d'accréditation (Algerac), Noureddine Boudissa, a indiqué hier, à l'occasion de la remise de certificats d'accréditation au Centre de recherche et de développement de l'électricité et du gaz (Credeg), filiale du groupe Sonelgaz. Outre les laboratoires d'analyses médicales, l'évaluation de la conformité des laboratoires aux normes ISO 17025 et ISO 15189 devrait concerner les 600 laboratoires de contrôle relevant du ministère du Commerce. Ainsi, un décret exécutif, en voie de finalisation, devrait obliger ces établissements de contrôle de s'inscrire dans un processus d'évaluation et reconnaissance formelle de leurs compétences. Une obligation qui devrait concerner également les laboratoires et autres établissements de contrôle de conformité et d'inspection qui relèvent des ministères des Transports et de l'Energie et des Mines. De fait, l'obtention d'un certificat d'accréditation serait obligatoire pour toute demande d'agrément d'un établissement de contrôle de conformité, laisse entendre Noureddine Boudissa. Voire, les entreprises qui veulent soumissionner aux appels d'offres lancés pour la réalisation de projets infrastructurels doivent inclure des certificats d'accréditation des laboratoires ou autres structures ou organismes qui évaluent leur conformité et qui les accompagnent. Cette démarche est déjà impulsée au niveau des douze départements ministériels techniques, rappellera le directeur général de l'Algerac. Ce qui permettra de compenser le déficit en ce domaine, dans la mesure où la certification et l'homologation ne suffisent pas pour déterminer la compétence technique, en attendant également l'achèvement du projet de Laboratoire national d'essais. Certes, des milliers de laboratoires, de produits et des organismes d'évaluation de la conformité et de la qualité ont reçu des certificats de certification ou d'homolgation, sans être toutefois accrédités donc reconnus compétents, comme l'explicitera Noureddine Boudissa. A ce propos, il indique que 2000 laboratoires d'essais, d'analyse et d'étalonnage, des dizaines d'organismes d'inspection (examen des matériels, produits, installations, usines, processus et procédures) ainsi que des organismes de certification (systèmes, produits et personnes) sont succeptibles d'être accrédités. Une dynamique en ce sens a été déjà enclenchée, relève-t-on, même si l'accréditation ne constitue pas une fin en soi. Ainsi, l'Algerac qui n'est opérationnelle que depuis 2009 a déjà accrédité, indique Noureddine Boudissa, une douzaine de laboratoires d'essais et d'inspection. En outre, quatre organismes de certification sont en cours d'évaluation pour être accrédités et neuf établissements se sont inscrits, indique le DG de l'Algerac. Dans ce contexte, le Credeg a obtenu à la fin 2013 son certificat d'accréditation auprès de l'Algerac, après quatre d'évaluation, diagnostic et acompagnement national mais aussi européen (collaboration du programme d'appui PME II). Deux certificats d'accréditation au titre de l'étalonnage des compteurs d'énergie électrique sur site et au niveau des laboratoires du Credeg, selon la norme ISO 17025, et au titre de l'inspection contrôle non destructif technique – ressuage (PT), selon la norme ISO 17020, ont été remis hier par le DG de l'Algerac au staff dirigeant de la filiale du groupe Sonelgaz. Ce qui permettra, note Noureddine Boudissa, de combler le déficit patent en laboratoires d'étalonnage ainsi que l'absence d'un réseau dans ce domaine. Notons, par ailleurs, que l'Algerac devrait obtenir sa reconnaissance internationale dès 2014. Une équipe d'experts de l'organisme européen d'accréditation (EA) dont l'organisme algérien est membre associé depuis novembre 2011, a effectué du 10 au 14 février derniers une mission d'évaluation initiale. Faisant suite à une expertise réalisée en avril 2013, cette mission qui porte notamment sur les activités liées aux essais, l'étalonnage et l'inspection a abouti à la formulation d'observations et de recommandations par les experts européens. Dès le traitement de ces observations, l'organisme algérien obtiendra d'ici quelques mois sa reconnaissance au niveau européen par l'EA et par conséquent à l'international.-