Six terroristes, dont un important émir d'Aqmi, ont été éliminés, en 48 heures, par les unités de l'Armée nationale populaire (ANP) sur le mont de Sidi Ali Bounab dans la partie du massif comprise entre les wilayas de Boumerdès, à l'ouest, et de Tizi-Ouzou, à l'est. L'opération a été déclenchée mercredi au lieu-dit Oued Guergour. L'information a été confirmée par un communiqué rendu public par le ministère de la Défense nationale (MDN) et repris par l'APS. Ces 6 éléments font partie d'un groupe armé qui est encerclé depuis mercredi. Hier le ratissage se poursuivait toujours et deux autres terroristes ont été éliminés. Ce dernier bilan a été aussi confirmé par les sources officielles. Cette action, importante, mérite d'être examinée sur deux volets, militaire et, la conjoncture nationale s'y prête, au plan politique. Le massif de Sidi Ali Bounab, au constat de sa nature et de sa situation au cœur du centre du pays, est considéré comme la citadelle du GSPC puis d'Aqmi. De son temps, Hassan Hattab en avait fait le quartier général du GSPC. C'est dans cette montagne que se réunissent les émirs régionaux et nationaux et c'est à partir de Sidi Ali Bounab que partent les ordres aux katibat, ou du moins ce qui en reste, disséminées à travers le territoire national. Derniers retranchements En dépit de sa forte présence depuis des années dans cette montagne, l'ANP n'arrive pas encore à chasser totalement les terroristes des lieux. Il faut reconnaître que la tâche n'est pas aisée. Certains endroits sont très accidentés et la forêt très dense et où des engins explosifs, indétectables avec les moyens conventionnels, sont disposés sur les chemins d'accès. L'ANP paye, soulignons-le, un lourd tribut pour sécuriser les localités du piémont de ce massif montagneux. Fort heureusement, on observe que la stratégie consistant à émailler la région centre du pays par la présence d'unités (ANP, BMPJ et GN) légères sur les axes routiers, aux entrées des villes, dans les zones rurales, dispositif complété, en outre, par le mouvement constant de l'armée à travers les ratissages, ont réduit les espaces de mouvement aux terroristes. Ces derniers sont condamnés à regrouper ce qui leur reste de capacité de nuisance à des endroits précis difficiles d'accès comme les forêts de Sidi Ali Bounab. En clair, Aqmi est désormais attaquée dans ces derniers retranchements. Faut-il rappeler que l'un des terroristes abattu à Bounab, Aït Khaled Abou L'houmam en l'occurrence, est un émir, classé 22e dans la hiérarchie internationale d'Aqmi. Ce dernier est le planificateur d'un attentat perpétré, en 2008, sur les hauteurs de Timezrit sur le piémont ouest de Bounab contre les organisateurs de l'examen du BEM. Le bilan a été très lourd. 8 policiers et 3 cadres de l'éducation nationale y ont laissé leurs vies. Le dispositif cité plus haut empêche ce qui reste de terroristes à commettre des attentats. Le seul organisé au début du mois de février à Bordj-Menaïel, et ce depuis de longs mois, est l'œuvre d'un ancien élément de soutien à Bordj-Menaïel. Moins d'une semaine après son forfait, celui-ci, également fils de terroriste, a été arrêté. Il est clair qu'il n'a pas été pris en charge, pour se cacher ou rejoindre le maquis, par un solide réseau de soutien comme Aqmi en disposait il y a quelques mois dans la région.