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ABDELGHANI HAMEL LÈVE «LES EQUIVOQUES» SUR LA GESTION DES RASSEMBLEMENTS DE BARAKAT : «La Sûreté nationale répond aux réquisitions de l'autorité administrative»
Le directeur général de la Sûreté nationale a animé, hier, une conférence de presse pour «lever les équivoques» sur l'intervention de la police dans la «gestion» des rassemblements contre le quatrième mandat de Abdelaziz Bouteflika. Abdelghani Hamel a indiqué que l'institution qu'il dirige répond aux «réquisitions de l'autorité administrative». Pour la capitale, l'ordre de réquisition a été signé par le wali d'Alger, Abdelkader Zoukh. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) La police ne peut intervenir de son propre chef pour assurer le maintien de l'ordre public lors d'une manifestation, elle est un instrument à la disposition de l'autorité administrative. C'est le message essentiel qu'a voulu transmettre le directeur général de la Sûreté nationale lors d'une conférence de presse animée, hier, au siège de Bab-El-Oued. «Toute intervention de la police lors de manifestation non-autorisée dans l'espace public est soumise à une réquisition de l'administration compétente. Le maintien de l'ordre est du ressort de cette autorité administrative. Lors de l'intervention, l'autorité administrative est tenue d'être présente sur place et de proclamer trois sommations», a indiqué le général-major Abdelghani Hamel. Mais le patron de la police déplore le non-respect de cette procédure. «La règle veut qu'un représentant de l'autorité administrative lance les trois appels de sommation à l'aide d'un porte-voix. Il doit s'adresser aux manifestants en criant : au nom de la loi, quittez les lieux. Mais nous avons très peu constaté cela sur le terrain.» Dans le cas des rassemblements organisés à Alger par le mouvement Barakat contre le quatrième mandat de Abdelaziz Bouteflika, quelle est l'autorité administrative qui a réquisitionné la police ? «Les réquisitions sont délivrées par le président de l'Assemblée populaire, le wali ou le ministre de l'Intérieur lorsque les manifestations se déroulent dans deux wilayas», indique l'officier de gendarmerie. Les journalistes ont dû insister auprès de lui pour qu'il réponde, enfin : «Le wali d'Alger.» C'est donc Abdelkader Zoukh qui a saisi la Sûreté nationale pour interpeller les citoyens qui s'opposent à un nouveau mandat de Abdelaziz Bouteflika. Hamel évite toutefois de «charger» le wali. «Je n'ai soulevé aucune défaillance de l'administration, le maintien de l'ordre public est du ressort exclusif de l'autorité administrative.» Il a également tenu à défendre les policières et les policiers : «Toute mission dévolue à la police se déroule dans un cadre légal et dans le respect total des droits de l'Homme.» Il a cependant regretté «les images déplorables montrant les interpellations des manifestants». Et Hamel de lancer très sérieusement : «Pourtant, les personnes sont interpellées avec respect par quatre policiers.» Appliquant le concept de «gestion démocratique des foules», la police algérienne n'a jamais utilisé de «gaz paralysant ou asphyxiant ni même d'agent à cheval pour charger les manifestants». Au total, entre le 1er et le 6 mars, 13 regroupements de citoyens contre le quatrième mandat ont été organisés à Alger, Constantine, Bouira, Tizi-Ouzou et Béjaïa. Les manifestations de Barakat dans la capitale ont conduit à l'interpellation de 264 manifestants et 30 journalistes. Par ailleurs, le général-major Hamel a confirmé un changement de stratégie dans la gestion des manifestations de Barakat et le regroupement du candidat à la candidature Rachid Nekkaz. «Il existe plusieurs méthodes de gestion des foules. Celle mise en œuvre samedi a donné des résultats.» Cette méthode sera-t-elle appliquée lors du prochain rassemblement des anti-quatrième mandat? «Nous ne réagissons pas selon l'objet de la manifestation», lancera Hamel qui dit défendre «la neutralité de l'institution». Interrogé sur la possibilité de la création d'un syndicat de police à l'avenir, le directeur général de la Sûreté nationale a indiqué qu'il ne s'opposait pas à ce projet. «C'est une décision politique. Le jour où je recevrai l'ordre de créer un syndicat de la police, je ferai en sorte de le mettre en place. Pour l'instant, je suis là pour défendre les droits des policiers.»