Plusieurs dizaines d'étudiants de l'Université de Tizi-Ouzou se sont rassemblés dans la matinée d'hier, devant le portail du campus Hasnaoua. Cette nouvelle action de protestation des étudiants de l'UMMTO, qui ont répondu à l'appel du Mped, mouvement des étudiants démocrates, est venue après celle organisée la semaine dernière à travers laquelle ils ont exprimé leur refus du 4e mandat de Bouteflika. La même position qui a été réitérée, hier, a été assortie d'une autre revendication des étudiants qui demandent le départ de tout le système politique en place, à qui il est reproché d'avoir empêché l'aboutissement des idéaux consacrés par la Révolution de novembre. «Un demi-siècle après l'indépendance, le peuple algérien n'arrive pas à accomplir les idéaux d'une révolution confisquée», lit-on sur la déclaration des étudiants. «Système dégage, la jeunesse s'engage», peut-on lire encore sur une banderole déployée par les manifestants qui s'insurgent : «Combien de générations faut-il encore sacrifier», et rappellent la succession d'événements sanglants vécus par le peuple algérien depuis ceux de l'été 1962, en passant par ceux de 1980, de 1988 jusqu'à la violence subie durant la décennie noire. Et de constater «l'impasse actuelle d'un régime» qui se régénère, adossé à une clientèle, grâce à une succession de fraudes électorales et la rente pétrolière, selon les termes de la déclaration des étudiants du Mped qui, tout en se promettant de lutter pour le changement et la démocratie, dénoncent «la situation chaotique dans laquelle patauge la nation». Signalons que les services de sécurité se sont positionnés en grand nombre autour du lieu du rassemblement, sans toutefois intervenir ni tenter de l'empêcher.