Finalement, toutes les tentatives faites, ces derniers jours, pour venir à bout de la dynamique enclenchée par la Coordination des gardes communaux à l'échelle nationale ont été vaines et les quelques membres qui avaient essayé de dévier cette structure de sa trajectoire logique, dans l'espoir de l'amarrer au pouvoir, ont échoué. Hier mercredi, les rassemblements, il y avait selon le porte-parole de la Coordination, 43 sit-in à l'échelle nationale, auxquels a appelé la Coordination nationale des gardes communaux, ont presque tous tourné à des meetings d'explication des objectifs de cette structure et ses principales positions politiques à l'orée de l'élection présidentielle qui se profile à l'horizon. Aussi, à Bouira, les quelques rares membres qui avaient essayé, dès la matinée de dénoncer la position faite par les représentants nationaux de cette coordination, concernant le rejet du 4e mandat de Bouteflika, ou encore le rejet de l'élection présidentielle du 17 avril, ont été désavoués par la majorité des gardes communaux présents qui ont tenu, par la voie de leur porte-parole, Aliouat Lahlou qui est l'adjoint du président de la Coordination nationale, à réitérer leur position concernant cette élection présidentielle. «Oui, nous le disons et le redisons, de même que nous avons soutenu corps et âme, les trois premiers mandats de Bouteflika, sans qu'il nous fasse quoi que ce soit de positif, de même nous disons aujourd'hui, non au 4e mandat. Maintenant pour le vote, chacun de nous est libre d'aller ou de ne pas aller voter le 17 avril prochain pour le candidat de son choix. Ce qui est certain, c'est que pour nous, ce pouvoir est disqualifié et nous n'attendons rien de lui», dira Aliouat Lahlou devant un parterre de journalistes en marge de ce rassemblement devant le siège de la wilaya de Bouira. Un rassemblement qui a duré plusieurs heures, avant de se transformer finalement, malgré les réticences de certains gardes communaux qui ont peur pour leurs postes, en une marche. Aussi, c'était vers 13 heures que la marche a eu enfin lieu, depuis le siège de la wilaya puis le boulevard Zighout-Youcef, puis celui de la cour, puis l'ancienne gare routière, avant de retourner vers le siège de la wilaya. Tout au long de ce parcours de plusieurs kilomètres et qui a duré près d'une heure, les centaines de marcheurs scandaient des mots d'ordre hostiles au pouvoir tels que «Pouvoir assassin», «Ya Sellal, ya Sellal, Rana djayin Ledzaier», ( Sellal, nous allons venir à Alger), «Ulac smah ulac», «Serraqin, serraqin, ou qoulou wataniyin» (Voleurs et ils se disent nationalistes), «Djibou Chakib Khalil», etc. Après cette marche, les gardes communaux se sont donné rendez-vous, avant de se disperser, pour une grande marche à Alger pour le 19 mars prochain. Pendant leur sit-in de la matinée, plusieurs délégués des communes ont pris la parole pour dénoncer le pseudo-dialogue lancé par Sellal le lundi dernier, et accepté par certains énergumènes, avant de rappeler l'exigence essentielle de la coordination, à savoir «la reconnaissance officielle des sacrifices de la garde communale pour la sauvegarde de la République et la prise en charge réelle de la plateforme de revendications». De même, qu'a été officiellement installé au niveau de la wilaya de Bouira, le bureau local du Front national de la décennie noire dont la création à l'échelle nationale remonte à plus d'un mois. Ce front présidé par Ben Bessa Ali, regroupe, «outre les gardes communaux, les patriotes, les groupes de légitime défense ou GLD, les victimes du terrorisme, et toutes les franges de la société qui étaient aux côtés des services de sécurité contre les terroristes durant la décennie noire», rappelle-t-on.