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Le Soir du Centre
Bouira Des gardes communaux handicapés à vie réclament leurs droits
Publié dans Le Soir d'Algérie le 21 - 10 - 2013

L'esplanade du siège de la wilaya de Bouira est devenue un véritable «mur des lamentations». Pas une journée ne passe sans que l'on assiste à un mouvement de foule sur les lieux ; les citoyens de divers horizons défilent sur cette place pour faire entendre leur voix. Hier encore, ce fut les gardes communaux handicapés à vie, qui ont occupé cet espace.
Brandissant une banderole dans laquelle ils réclamaient leurs droits, ces gardes communaux, qui étaient une dizaine sur les lieux mais qui sont plus de 900 à l'échelle de la wilaya selon Aliouat Lahlou, délégué national de la coordination des gardes communaux, voulaient par leur geste attirer l'attention des pouvoirs publics et des responsables de la wilaya afin que leur calvaire connaisse une issue. Un calvaire qui traîne depuis des années, comme le cas de Abderrazak, garde communal exerçant à Ahnif, avant de se retrouver lors de cette fatidique journée de l'année 2008, confrontés lui et ses collègues à une attaque terroriste contre laquelle ils avaient tenu tête pendant plus de trois heures avant que des patriotes ne leur viennent en aide et repoussent ensemble l'attaque terroriste.
De cette attaque, Abderrazak s'en sortira avec des séquelles à vie puisque deux balles l'avaient touché, l'une lui brisant la mâchoire, et l'autre introduite jusqu'à ce jour dans sa tête. Abderrazak ne s'en remettra jamais. Il sera déclaré inapte à 100% et libéré sans aucune forme.
Et ce fut le parcours du combattant pour recouvrer ses droits ; la justice ayant à chaque fois statué sur la base du contrat de travail qui lie ces milliers de gardes communaux à leur employeur, c'est-à-dire l'Etat algérien. Un contrat renouvelable et qui donne toute latitude à l'Etat de les libérer, les radier à tout moment.
Le cas de Abderrazak est identique à des centaines d'autres, «et même pour les familles des 473 gardes communaux qui avaient perdu leur vie dans l'exercice de leurs fonctions, en sauvant la République de l'hydre intégriste», se désole encore Lahlou qui rappelle que : «Seul un statut digne de ce de ce corps auxiliaire de sécurité qui était à l'avant-garde de la lutte antiterroriste durant la décennie noire, pourra réhabiliter cette frange de la société et préserver la dignité des gardes communaux encore en activité, partis en retraite ou reconvertis dans d'autres secteurs, ainsi que les ayant-droits.»
Aussi, et pour la énième fois, le délégué Aliouat Lahlou lance un appel au ministre de l'Intérieur pour la révision intégrale du statut de la garde communale, avec prise en charge efficace de l'ensemble des gardes communaux et des ayant-droits.
Y. Y.
COMMEMORATION À TIZI-OUZOU
Le guerrier de l'Akfadou et ses compagnons ressuscités
Rachedi Mohand Oulounis, dit «Blond Blond» et ses six compagnons d'armes tombés au champ d'honneur le 23 février 1961 à Azaghar, Bessaci Mohand, Hamadi Ahcène, Boussoualem Tahar, Sadaoui Lakhdar, Kaced Cherif, Hamadache Belkacem, ont reçu samedi dernier à Bouzeguène un hommage digne de leur sacrifice.
L'événement s'est déroulé en présence d'une foule nombreuse venue des quatre coins de la localité de la région et même du pays à l'image des Kherbouche de Sétif, frères de Miloud dit Belbel Bachir, un appelé qui a rejoint le FLN avant de tomber les armes à la main, de Batna, Khenchela, Bordj Bou-Arréridj, de l'ONM de Tizi-Ouzou, des enfants de chouhada, la direction des moudjahidine, du directeur du musée de Tizi-Ouzou, des familles des martyrs, des moudjahidine rescapés de l'assaut final sur une cache encerclée et dont Blond Blond a payé de sa vie une sortie miraculeuse en ouvrant la voie à ses compagnons, du colonel Kashi Layachi de Khenchela, les fils d'Ali Benour, de Mahlal, du colonel Ali Mellah et de Si El Habachi, des différentes kasmas FLN, des autorités locales...
Derrière l'initiative accompagnée par le comité d'organisation du village Aït-Semlal, Rachedi Mabrouk, fils du chahid Rachedi Amar qui a entamé les préparatifs de l'événement depuis une année, un rendez-vous historique qui trouve tout son sens dans le fait que Blond Blond, dit aussi le Rambo de l'Akfadou n'a pas laissé de progéniture. En signe de représailles, son fils Abdellah âgé d'à-peine un mois fut atrocement torturé avant de rendre l'âme suspendu dans un couffin au mur d'une cellule suintant de givre sous une température insupportable. Un acte barbare relevant d'un odieux crime de guerre perpétré sur un bébé pour se venger de son père qui a donné le tournis aux troupes coloniales par son courage, sa ruse et sa bravoure avec un nombre incalculable d'exploits inénarrables rapportés même par les soldats de l'armée coloniale dans leurs mémoires.
Exploits et vie de guerrier redoutable sur lesquels ont convergé les témoignages des moudjahidine comme ceux de Si Ouali Aït-Ahmed ou encore d'Akli Mahlouf, fils du colonel Mohand Oulhadj.
Rachedi Mohand Oulounis, auquel a été érigée gracieusement une stèle par un généreux donateur, n'a certes pas laissé de progéniture pour perpétuer sa mémoire mais samedi dernier, c'était toute l'Algérie qui lui a rendu hommage dans une atmosphère empreinte d'une vive émotion mais aussi du bonheur d'avoir honoré celui qui symbolisait le courage et la résistance d'un peuple. Le tout porté, déroulé dans des chants patriotiques entonnés, comme au bon vieux temps, par ces gardiennes des valeurs ancestrales.
S. Hammoum
TIPASA
8 102 hectares de terres prévus pour 275 plans d'occupation du sol
8 102 hectares de terres agricoles ou non sont prévus pour l'implantation de 275 plans d'occupation du sol dans la wilaya de Tipasa. Cet important programme est essentiellement destiné aux programmes d'habitat et à la réalisation de structures d'accompagnement et d'équipements socioéconomiques.
Toutefois, 16 000 habitats précaires ont été recensés dans l'ensemble de la wilaya de Tipasa depuis des décennies et qu'à ce chiffre, il convient d'opposer l'urgente réalisation de 56 000 unités nouvelles d'habitats, tous moyens confondus, et permettre ainsi l'éradication progressive de l'habitat précaire, source de contestation et de mécontentement.
Plus grave, reste la situation des constructions illicites érigées sur le territoire de la wilaya depuis 2007 et qui sont au nombre de 2 000 constructions illicites. En marge de ce constat critique, notant que durant ces dernières décennies, d'importants programmes de développement ont vu le jour, dont une grande partie est destinée à l'habitat et aux équipements sociaux, à l'instar des grandes réalisations de structures éducatives et sportives. Par ailleurs, plusieurs communes ont décidé d'étendre leurs superficies foncières au détriment des importants programmes d'habitats initiés par les pouvoirs publics. Les différentes tutelles, indique-t-on, furent confrontées à un véritable dilemme, compte tenu de l'impossibilité quelquefois d'implanter des programmes de réalisation d'habitats et d'équipements sociaux ou de projets de développement économique. Cela en vue de permettre la satisfaction des besoins sociaux des citoyens et endiguer tout mécontentement et contestation citoyenne. Face à cet immense besoin d'assiettes foncières, d'aucuns proposent de s'attaquer à l'important relief forestier et boisé de la wilaya, qui représente près de 80% de son territoire. C'est ainsi que plusieurs communes ont décidé d'inclure aux plans d'occupation des sols plusieurs superficies forestières, qu'ils destinent à la construction d'habitats et de projets économiques. Cette conversion des zones forestières a connu des succès appréciables dans plusieurs communes, à l'instar de Messelmoun, Gouraya, Damous, Bourkika et Ahmer El Aïn. Mais les observateurs sont unanimes à constater que des communes côtières restent réticentes à se lancer dans l'occupation des zones forestières en vue de leur conversion en zones urbanisables. La ville de Cherchell est un exemple type de cet enclavement : cette ville reste sertie dans un écrin de béton, bloquée de toutes parts, tant par les vestiges antiques, que par l'immense domaine militaire. Des milliers d'hectares, constate-t-on, sont inutilisés au sud de la ville, et dont l'arrière-pays est constitué de terres en jachère et de l'immense domaine forestier. Et on n'hésite pas à opposer l'exemple de Bourkika, qui a réussi à faire la conversion de 50 hectares de forets, ainsi que de Messelmoun, qui a réussi à en faire autant, toutes suivies par Hattatba qui a pu utiliser 30 hectares de forêts.


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