Rendez-vous désormais hebdomadaire, hier, aux portes de l'Université de Tizi-Ouzou a eu lieu le rassemblement qui vient en appoint aux activités entrant dans le cadre des manifestations dédiées à la protestation contre le cours pris par l'élection présidentielle et tout ce qu'elle engendre comme interrogations et incertitudes. A l'appel du Mouvement de protestation des étudiants libres (MPED), plusieurs dizaines d'étudiants se sont retrouvés hier en milieu de matinée, comme cela avait été le cas lors des deux mercredis d'avant, à l'entrée principale du campus de Hasnaoua, où des centaines de badauds s'étaient également obligés à une halte, le tout sous les yeux scrutateurs de policiers dépêchés en nombre, mais très discrets. A l'instar des deux précédents rendez-vous, une déclaration a été rendue publique et diffusée sur les lieux de la manifestation. Déclaration à travers laquelle les animateurs du MPED s'en prennent aux tenants du système pour exiger «la restitution de l'Algérie des martyrs, source d'esprit révolutionnaire pour les peuples opprimés, symbole ancestral de sacrifices patriotiques». Pour les étudiants de Tizi-Ouzou «le constat amer qui se répète continuellement implique l'unique solution revendiquée par tous les citoyens soucieux du devenir de la nation : le changement radical et pacifique du système en place, arrivé au terme de sa validité». Particulièrement résolus à se faire entendre, malgré le très relatif engagement manifesté par les citoyens amassés aux abords de la manifestation, les étudiants ont poursuivi leur mouvement deux heures durant non sans avoir décidé d'occuper la chaussée, à la désapprobation des responsables du dispositif policier en place, mais sans plus. Les meneurs du mouvement mettront fin à la manifestation vers midi, avec la promesse que le mouvement ne s'estompera pas.