Le personnel technique de CAF Argelia, société spécialisée dans la maintenance des rames du Métro d'Alger, alerte : la sécurité des trains est «compromise». Selon lui, le non-respect de la sécurité du matériel roulant se perpétue depuis le début de sa grève illimitée, le 2 avril dernier. Rym Nasri - Alger (Le Soir) Spécialisés dans la vérification et la maintenance quotidienne des 14 rames du Métro d'Alger, le personnel technique de la CAF Argelia alerte sur la sécurité des trains. «Les 14 trains n'ont pas été contrôlés et n'ont bénéficié d'aucune maintenance depuis le début de notre mouvement de grève. Certains trains ont été mis en exploitation malgré l'arrivée à échéance des visites sécuritaires, tous les 10 000 km, et continuent pourtant à circuler, en menaçant la sécurité des passagers», précisent les grévistes. Des visites de sécurité qui se sont d'ailleurs, «accumulées» suite à la grève du personnel de la RATP, il y a quelques jours, ont-ils ajouté. Les travailleurs de CAF Argelia affirment, par ailleurs, qu'ils n'assurent aucun service minimum. «Seuls, deux cadres responsables de notre société ont pris la relève d'une vingtaine de techniciens pour assurer partiellement le service minimum de vérification des trains», souligne-t-on. Pour les grévistes, la RATP est en train de rouler avec des trains qui ont dépassé le seuil de sécurité. «Ce matériel roulant devraient arrêter suite à sa programmation pour des visites de sécurité», dit-on encore. Pourtant, la RATP assure que la grève du personnel technique de la société de la maintenance des rames du Métro d'Alger n'a «aucun impact sur la sécurité des voyageurs». De son côté, le directeur général de la CAF Argelia, Riad Benyakoub, dément catégoriquement ce qu'avancent ses employés. Selon lui, le facteur sécurité est «non négociable» et «non discutable». «Nous ne libérons les trains que s'ils sont fiables et prêts pour l'exploitation», dit-il. Il explique que la maintenance du matériel roulant du Métro d'Alger est assurée, durant cette grève, par deux ingénieurs. «Ils sont chargés de libérer les trains après vérification», précise-t-il tout en indiquant qu'aucune perturbation n'a été enregistrée. Selon le DG de CAF Argelia, dans le cas où il y aurait perturbations, «ça ne sera jamais au détriment de la sécurité ni de la qualité des organes de confort». Mais jusqu'à quel degré deux personnes peuvent assurer le travail d'une vingtaine de techniciens ?