Après le train qui était à l'arrêt pour le troisième jour consécutif hier matin, c'est au tour du métro de connaître des perturbations, les travailleurs ayant entamé depuis hier matin une grève ouverte. Ce débrayage surprise a été décidé pour appuyer des revendications salariales, notamment «l'allocation de primes», selon les grévistes. Dès lors, les guichetiers et les contrôleurs du métro d'Alger, les techniciens de maintenance, étaient absents hier matin. La circulation des rames sur la ligne 1 du métro d'Alger (Haï El-Badr-Tafourah) était ainsi fortement perturbée depuis 9h par ce débrayage «surprise» de différentes catégories de personnels de la RATP-El-Djazaïr. A la station de Haï El-Badr, la circulation des rames a enregistré une grosse perturbation aux environs de 9h lorsque les conducteurs sont sortis des cabines pour rejoindre les autres travailleurs dans le hall principal. Le passage aux quais n'était également pas gardé. Les voyageurs, déçus, rebroussaient chemin. Dehors, le parking de la station était presque vide. Selon Réda Debbabi secrétaire général des œuvres sociales affiliées au syndicat de la RATP, la reconduite de la grève est due au blocage des négociations entamées déjà depuis une année, reprochant à la direction de la RATP (entreprise Setram) de les manipuler et de fuir ses responsabilités. «Nous avons signé un contrat d'engagement avec la RATP pourquoi on nous demande de voir avec l'entreprise l'EMA (entreprise métro d'Alger)» s'est-il interrogé. Par ailleurs, l'intervenant dénonce les mauvaises conditions de travail et de rémunération. A ce propos, il a déploré «l'exagération» de la pénalisation infligée aux conducteurs de métro et les employés de guichets, expliquant que les premiers sont sanctionnés parce qu'ils ne portent pas les uniformes alors qu'en réalité ils n'ont même pas un vestiaire pour changer de vêtements, tandis qu'on oblige les seconds à rembourser les tickets de leur poche alors qu'il y a un dysfonctionnement dans le système de distribution. L'intervenant a déploré aussi le manque de structuration des bulletins de paye et l'absence de la prime de risque. A ce sujet, il a affirmé que de nombreux conducteurs travaillent plus de 8 heures par jour sans que les heures supplémentaires ne soient ni rémunérées ni portées dans leur fiche de paye. En outre, il a estimé que ce n'était pas logique que certains employés touchent l'indemnité de sujétion et que d'autres n'y ont pas droit. A cet effet, notre interlocuteur demande la révision du contrat de travail et la généralisation de la prime de risque pour tous les employés sans discrimination, selon ses propos. Si ces revendications ne sont pas satisfaites, le débrayage continuera durant les prochains jours, a-t-il averti, exhortant le ministère des Transports à intervenir pour résoudre leurs problèmes. La direction dde l'EMA relève que «suite à un mouvement de protestation surprise de plusieurs catégories de personnel du métro d'Alger, le trafic sur la ligne 1 est fortement perturbé». Un service réduit de 8h à 20h, avec un train circulant toutes les dix minutes est «assuré par la RATP-El-Djazaïr», ajoute- t-on de même source, précisant qu'«un service de remplacement par bus est assuré le long de la ligne».
