«Quel que soit le vainqueur de ces élections, la coordination s'attelle actuellement à la préparation d'une conférence nationale. Elle réunira, au lendemain du 17 avril, toutes les forces vives de la nation afin de trouver un consensus pour éviter au pays des situations semblables au chaos vécu par d'autres pays arabes», estiment les représentants de la coordination de la wilaya de Annaba pour le boycott des élections présidentielles du 17 avril prochain. Lors d'une conférence de presse tenue mercredi au siège du parti El Adala, les représentants de ce parti ainsi que ceux du RCD, HMS, Nahda, Jil Jadid et une représentante de l'ancien chef de gouvernement Ahmed Benbitour ont expliqué les causes à l'origine de la décision du boycott. Ils soulignent que la mobilisation et la sensibilisation sur ce choix sont «une obligation pour tous». A cet effet, ils lancent un appel aux candidats encore en lice pour se retirer. «Pour nous, cette consultation électorale est un non-événement. Et pour cause, son résultat est connu d'avance. Le pouvoir a toujours usé de tous les subterfuges pour se maintenir et ce n'est pas cette fois-ci qu'il y renoncera. La fraude a déjà commencé à travers la mobilisation des moyens de l'Etat au profit d'un candidat. Cela, malgré les différentes propositions présentées par l'opposition pour garantir une transparence à ces élections, et qui ont été ignorées par le pouvoir», insiste-t-on. Au sujet des récentes visites du secrétaire d'Etat américain et du prince qatari, la représentante du candidat ayant renoncé, Ahmed Benbitour, estime qu'il s'agit, pour le premier, d'assurer les intérêts de son pays notamment dans le secteur énergétique, et pour le second, d'essayer de consolider son influence dans les affaires du monde arabe. «Cela est une interférence flagrante dans nos affaires intérieures que nous, coordination pour le boycott, rejetons catégoriquement. Par respect de l'intégrité morale, le pouvoir aurait dû refuser ces visites qui interviennent en pleine campagne électorale. Nous sommes contre toute ingérence étrangère dans les affaires de notre pays. Et notre démarche se veut être un appel lancé au peuple pour prendre réellement en main sa destinée», estiment l'ensemble des représentants de la coordination du boycott. Abordant les manœuvres du pouvoir pour impliquer l'opposition dans des mouvements de violence, les intervenants soulignent : «Contrairement au pouvoir, notre coordination est respectueuse de la légalité. Elle ne cédera pas aux provocations qui veulent l'entraîner dans la violence. Elle œuvre et œuvrera toujours pacifiquement pour mettre fin au système qui dure depuis 52 ans». Par ailleurs, la coordination dénonce «le refus, à deux reprises, des services de la wilaya de Annaba d'accepter les demandes d'autorisation pour la tenue de réunions et d'assemblées. Surtout qu'elles ont été faites dans le cadre de la loi en vigueur». La coordination projette de renouveler sa demande, mais cette fois-ci en présence d'un huissier de justice. En dépit de leurs différentes idéologies, les partis formant cette coordination se félicitent du degré de conscience de l'opposition quant à la nécessité d'unir et de coordonner ses positions.