La grève se poursuit toujours au niveau de la laiterie de Birkhadem. Quatre jours après la décision des travailleurs d'observer un arrêt de travail, aucune solution n'a pointé à l'horizon. Des travailleurs rencontrés, hier, considèrent que «la présence au poste du premier responsable de l'entreprise d'un gestionnaire qui ne respecte pas ses engagements et sa parole ne fait que compliquer la situation». Pendant ce temps, la pénurie du lait commence à se faire ressentir. Abder Bettache - Alger (Le Soir) - Rien ne va plus au niveau de la laiterie de Birkhadem, relevant du groupe Giplait. La grève enclenchée depuis jeudi dernier est entrée, hier, dans son quatrième jour et risque de se poursuivre encore pour d'autres jours, «si aucune mesure d'urgence n'est prise par les pouvoirs publics». Hier, les multiples tentatives engagées par les uns et les autres dans la perspective de désamorcer la crise n'a apporté aucune solution au conflit. Les travailleurs «déterminés» à aller au bout de leurs revendications considèrent qu'un «dénouement de cette crise passe incontestablement par la mise à l'écart du premier responsable de cette entreprise qui n'a pas respecté ses multiples engagements, et ce, depuis le 10 mars dernier». En effet, les multiples accords passés entre l'employeur et le partenaire social n'ont jamais vu le jour. «On ne peut faire confiance à quelqu'un qui renie ses engagements », a-ton indiqué. Ainsi, malgré l'engagement pris par le secrétaire général du département de l'agriculture au lendemain de la grève, les travailleurs persistent et signent et considèrent que «l'engagement du département de l'agriculture ne bénéficie d'aucun crédit si le premier responsable de l'entreprise s'entête à faire passer ses lois». «Nous poursuivrons la grève jusqu'à satisfaction de nos revendications», a-t-on ajouté. A l'origine de la grève observée par les travailleurs de l'Onil de Birkhadem, «la non-application», selon des sources syndicales, «des accords conclus entre les représentants des travailleurs et l'employeur et contenus dans la convention collective». D'après nos sources, «le directeur de l'usine a refusé de donner suite à nos revendications légitimes, ce qui nous a contraints à observer un arrêt de travail». Il est à noter que la laiterie publique de Birkhadem produit environ 400 000 litres par jour, approvisionne la globalité du centre, de l'Ouest algérois et une bonne partie de l'est de la capitale. Jeudi dernier, les travailleurs de cette laiterie avaient assuré la production matinale, qui est de 200 000 litres avant d'observer un arrêt de travail le soir. En conséquence, 200 000 autres litres (production du soir) ont manqué dans les étals des magasins, depuis avant-hier. Face à cette situation, les quantités de poudre de lait destinées à la laiterie de Birkhadem ont été distribuées à 6 autres laiteries qui interviennent dans la capitale pour leur permettre d'augmenter leur production et compenser ainsi le manque de ce produit sur le marché suite à cette grève. En cas de poursuite de la grève, du côté de l'Onil, en tant qu'office de régulation, «on a pris toutes les dispositions nécessaires pour assurer la disponibilité du lait en sachet sur les étals, en espérant toutefois que «la situation se normalise le plus rapidement possible». Pour rappel, les dernières pénuries de lait en sachet sont dues notamment au manque de la poudre de lait. Les responsables de l'Onil sont catégoriques sur cette question : «L'Onil affirme que les quotas de poudre de lait sont respectés, mais les patrons des usines de production se plaignent du manque de la poudre de lait», affirme Boulenouar, le porte-parole de l'UGCAA, qui plaide pour la révision de la politique de subvention de la poudre de lait qui bénéficie davantage aux «producteurs étrangers et importateurs».