Un million d'enfants entre 0 et 5 ans sont victimes d'accidents domestiques annuellement. Le professeur Yacoubi Mustapha, chef de service de chirurgie orthopédique du CHU de Bab-El-Oued, appelle à la mise en place d'une politique de prévention sur ce fléau qui tue plus que les accidents de la route. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) Durant les dix premiers mois de l'année passée, 37 000 accidents domestiques ont été enregistrés par les services de la Protection civile. Ce chiffre estime le professeur Yacoubi, qui s'exprimait hier lors d'une conférence de presse au quotidien DK News, est en deçà de la réalité. En vérité, dit-il, les accidents domestiques dont les premières personnes concernées sont les enfants et les personnes âgées, sont plus mortels que les accidents de la route et toutes les autres formes de violence. Les accidents domestiques sont également à l'origine de milliers de cas de blessures et de handicaps. Selon l'intervenant, les enfants de 0 à 15 ans représentent 70% des victimes. Les 3/4 des causes des accidents domestiques, souligne le professeur, sont les chutes dont 95% sont des personnes âgées de plus de 65 ans. Ainsi, avec 44,9%, les chutes représentent l'accident le plus fréquent suivi par les brûlures avec un taux de 18,5% et les lésions traumatiques superficielles qui représentent 18,3%. Le taux de brûlure, estime le professeur, est très alarmant, car cet accident peut être mortel ou engendrer plusieurs séquelles. 65,3% des accidents domestiques sont causés par un traumatisme dû aux chutes et 23,3% aux plaies. 61,5% des accidents sont causés par des brûlures dues aux liquides bouillants, suivi par les flammes avec 21,2% et 5,7% concernent les brûlures chimiques et électriques. Les lésions occasionnées sont prédominées par les plaies avec 44,3% des cas et les brûlures avec 19,3% des cas. La tête et le premier endroit touché par ces accidents à hauteur de 46% suivie par les membres inférieurs et supérieurs qui représentent 43,7% des cas. Le professeur Yacoubi a précisé que 59,7% des victimes sont traitées médicalement et 23,6% nécessitent des actes chirurgicaux. Ce professeur, qui alerte sur un fléau évitable, appelle à une politique de prévention, à la mise en place d'un réseau d'alerte, d'une campagne nationale de sensibilisation et d'information ainsi qu'au développement des dispositifs de recueil d'informations épidémiologiques.