La prévention reste la meilleure façon d'éviter les cas de brûlures graves qui laissent des cicatrices et des déformations à vie, quand elles ne sont pas mortelles, a rappelé hier, le docteur Samir Joucdar, chef de service des brûlés et de chirurgie plastique à l'EMS de Douéra. F.-Zohra B. - Alger (Le Soir) Le spécialiste, qui intervenait hier dans le cadre du forum du quotidien DK News, a expliqué que le nombre de personnes brûlées est important et atteint les 10 000 personnes par an. 300 d'entre eux arrivent au service des brûlés dans un état grave et plus de la moitié décède. Pour le spécialiste qui intervenait sur le thème de la prise en charge des grands brûlés et de la chirurgie plastique, les équipes médicales tentent tant de s'adapter pour la prise en charge de ces personnes atteintes de brûlures et qui sont de plus en plus nombreuses. Le docteur Joucdar a, ainsi, lancé un message appelant à une plus large sensibilisation en vue d'éviter les brûlures en tout genre. Il mettra aussi l'accent sur la nécessité d'une équipe pluridisciplinaire quand il s'agit de la prise en charge délicate des brûlés. «12 soigneurs de différentes spécialités doivent être présents H24 avec les personnes brûlées. C'est une prise en charge particulièrement lourde. C'est un service "prédateur" de personnel. Ceci alors qu'il est nécessaire de renforcer les équipes chirurgicales au niveau des structures hospitalières», a déclaré le conférencier. Il notera qu'il est aussi urgent d'aboutir à une unité de brûlés dans chaque centre hospitalo-universitaire. Chacune de ces unités devra disposer de dix lits. «Une carte sanitaire existe et il faut responsabiliser les personnes et expliquer qu'on ne se dirige pas vers un hôpital pour une petite brûlure. Nous formons justement des médecins généralistes pour ce genre de soins qui ne nécessitent pas une prise en charge en service spécialisé», a expliqué le docteur Joucdar. Pour ce qui est de la prévention, le spécialiste dira que les normes de sécurité doivent être vérifiées dans les habitations, et ceci principalement quand il s'agit de l'utilisation du gaz et de l'électricité. Ceci est le cas pour les appareils électroménagers qui doivent répondre aux normes en vue d'éviter les accidents domestiques et les grandes brûlures. S'agissant des cas d'immolation, le spécialiste dira que le phénomène prend de l'ampleur et engendre des brûlures graves et le décès certain pour les personnes qui se sont s'immolent. Il expliquera ceci par le fait que l'essence est volatile et que beaucoup de personnes l'ignorent. De ce fait, les personnes qui décident de s'immoler pensent ne toucher que le bas de leurs vêtements alors que l'essence fait que le corps entier s'embrase. Si en vingt ans, il y a eu 20 cas d'immolation, les choses ont changé depuis décembre 2010 avec l'immolation de Bouazizi en Tunisie, rappelle le conférencier qui précisera, en outre, que dans le cas des brûlés, la chirurgie réparatrice ne pourra jamais effacer complètement les traces de brûlures et les cicatrices qui sont indélébiles.