Pas d'a-priori, d'appréciation défavorable à l'égard de l'exécutif. C'est la position que le président du Forum des chefs d'entreprises (FCE) adopte, tout en escomptant l'«assouplissement» de la règle 49/51 régissant l'investissement étranger. Chérif Bennaceur - Alger (Le Soir) «Nous avons accueilli avec beaucoup de facilité» les engagements de l'exécutif à améliorer le climat des affaires, de l'investissement en Algérie, estimait hier le président du Forum des chefs d'entreprises (FCE). Réda Hamiani, qui était l'invité du Forum du quotidien Liberté, s'est en fait refusé à tout dogmatisme vis-à-vis de l'exécutif Sellal. Au-delà de la démarche de concertation, de la «proximité» et du «pragmatisme» développés par le gouvernement, le président du FCE semble se féliciter d'une meilleure compréhension par l'exécutif de la nécessité d'œuvrer à améliorer ce climat. Comme le président du FCE affirmera sa disponibilité à «l'accompagner» dans cette démarche. Voire, Réda Hamiani qui entrevoit «une nouvelle vision» auprès des autorités, relève «pour la première fois la prise en compte du temps» face aux urgences énergétiques. De même, il observe la volonté d'«orienter autrement» la politique économique, de «rectifier», prendre en compte les erreurs, les mauvais choix et d'«accélérer la cadence des réformes» et ainsi impulser un autre modèle de croissance davantage «inclusive», moins dépendante de la dépense et de la rente. Ainsi, c'est sans a-priori, rétif à tout «procès d'intention» ou appréciation défavorable que le président du FCE se positionne vis-à-vis des engagements gouvernementaux. Tout en estimant que c'est sur le terrain que les choses seront (visibles). «Nous attendrons des résultats concrets» et «attendant une remontée d'informations», Réda Hamiani accorde cependant un délai de quelques mois à l'exécutif avant de se prononcer définitivement et de voir si «les belles paroles» ont été traduites en actes. Et ce, s'agissant notamment des «mesures révolutionnaires» annoncées par le nouveau ministre de l'Industrie et des Mines, Abdeslam Bouchouareb. A ce propos, le président du FCE semble considérer que ces mesures portent notamment sur la règle 49/51 régissant l'investissement étranger. Selon Réda Hamiani qui avait argué auparavant de «la nécessité» de l'apport des investissements directs étrangers en vue d'un transfert d'expertise, cette règle sera «maintenue en principe». Toutefois, il escompte des «assouplissements» qui vont intervenir concernant cette règle, qu'il s'agit de «ne pas généraliser à tout type d'investissement». Ainsi, des «facilités», «un plus» devraient être accordées aux investisseurs étrangers qui créent de l'emploi, apportent une plus-value en termes de production et de valeur ajoutée et participent au transfert de savoir-faire, laisse-t-il entendre. Et ce, tout en rappelant que la loi de finances de 2014 prévoit l'octroi d'avantages fiscaux et parafiscaux à l'égard des investisseurs étrangers qui «créent plus de 100 emplois, produisent des articles avec un taux d'intégration de plus de 40%...». Même si la teneur de ces avantages reste à définir, note-t-il. «Ce n'est pas tant la règle (49/51) qui dérange», dira Réda Hamiani qui critique cependant la propension de l'Algérie à l'appliquer de manière «indifférenciée» pour tout investisseur. Evoquant le modèle français, l'invité de Liberté prônera l'opportunité de «passer au filtre», de décider de «ce qui est stratégique», les hydrocarbures notamment, de ce qui ne l'est pas. De même, le président du FCE escompte des améliorations procédurales, s'agissant notamment des autorisations et du rôle de l'Agence nationale de développement de l'investissement (Andi), ou des facilitations liées à l'obtention du foncier. Et ce, nonobstant l'opportunité d'«encadrer, revoir le commerce extérieur», dans le contexte de hausse des importations, booster l'industrie et l'agriculture...