Depuis les évènements de Réghaïa en mars dernier, où des émeutiers ont saccagé un tronçon de la ligne ferroviaire de la banlieue est d'Alger, la possibilité de voler du cuivre sans être électrocuté a été découverte. Depuis, la SNTF enregistre de grands dommages et les voyageurs souffrent d'éternels retards dans le trafic ferroviaire. Mehdi Mehenni - Alger (Le Soir) La Société nationale de transport ferroviaire tire la sonnette d'alarme. Dans un communiqué rendu hier public, elle signale que les perturbations enregistrées dans la marche des trains, dans la banlieue est et ouest d'Alger, sont dues à «des actes de vol et de saccages perpétrés par des inconnus contre, respectivement, les câbles de haute tension et les installations de sécurité». Contacté, le P-dg de la SNTF, Yacine Bendjaballah affirme que ce phénomène s'est propagé au lendemain des évènements de Réghaïa, en mars dernier. Pour rappel, des émeutiers qui s'opposaient à un projet de décharge publique dans leur commune, se sont attaqués à un tronçon de la ligne ferroviaire de la banlieue est d'Alger. En détruisant les poteaux de caténaires, ils ont découvert la possibilité de voler du cuivre sans être électrocuté. «Depuis, nous avons presque quotidiennement des vols et saccages de tronçons ferroviaires entiers. Le temps que nos équipes se déplacent sur les lieux pour évaluer les dommages puis réparer les dégâts, de grandes perturbations touchent le trafic des trains», explique-t-il. Interrogé sur la possibilité de sécuriser les lignes ferroviaires de la banlieue est et ouest d'Alger pour parer à ce phénomène, Yacine Bendjaballah souligne qu'il est impossible de mettre un policier sur chaque kilomètre de rail. Par contre, la sécurisation des zones identifiées comme étant à haut risque, notamment les bidonvilles érigés à proximité de certains tronçons, peut être une solution envisageable. Contacté à son tour, un travailleur de la SNTF qui active dans la banlieue est d'Alger pousse le bouchon plus loin : «Les acheteurs de cuivre en gros sont connus de tous et identifiés en principe par la police. Il serait donc facile de remonter à leurs fournisseurs, qui sont ces jeunes voleurs habitant les bidonvilles qui avoisinent les rails de la SNTF. La police peut facilement leur mettre la main dessus».