En 2040, l'Algérie comptera plus de personnes âgées que celles de moins de 20 ans. Autrement dit, l'Algérie a tendance à un vieillissement progressif de sa population. C'est le constat dressé par les participants à la journée d'étude sur les personnes âgées organisée hier à l'hôtel Hilton par la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem). Abder Bettache - Alger (Le Soir) D'après cette fondation, citant les projections de population effectuées par l'Office national des statistiques (ONS) sur la période 2020-2030, la population de plus de 60 ans estimée en 2012 à 2,9 millions sera de l'ordre de 4,3 millions en 2020 et de 6,7 millions en 2030, soit 12% de la population. Le vieillissement attendu dans les prochaines années posera des problèmes sociaux et de santé impliquant des dépenses accrues de l'Etat. La question qui se pose est celle de savoir si «les moyens publics pourront répondre à une demande sans cesse croissante». «Le vieillissement de la population est un phénomène de grande portée, puisqu'il engendre des répercussions majeures sur tous les aspects de la vie humaine, à savoir la croissance économique, l'épargne, l'investissement et la consommation, le marché du travail, les retraites, la fiscalité, la santé et l'utilisation des soins médicaux, la composition des familles, les conditions de vie et le mouvement spatial.» Face à toutes ces questions, l'Algérie doit se préparer dès maintenant au phénomène du vieillissement auquel elle est désormais confrontée et qui s'accélère pour atteindre des proportions inquiétantes à l'horizon 2040. A ce sujet, on indique que «l'accroissement de cette tranche d'âge nécessitera une prise en charge spécialisée notamment pour les personnes vivant seules et/ou dépendantes». «Une loi relative à la protection des personnes âgées est entrée en vigueur le 29 décembre 2012, visant le renforcement de la protection et de la promotion de la personne âgée, en particulier les plus démunies ou en situation de précarité et/ou sans attache familiale. Néanmoins, des efforts colossaux restent à consentir pour faire face à ce phénomène dans l'avenir», souligne-t-on. Sur le plan de la santé, souvent, explique un intervenant, «les personnes âgées présentent plusieurs pathologies concomitantes que le système intervenant soins actuel ne peut prendre en charge». «Ne faut-il pas innover et créer une agence de soins à domicile qui louerait les équipements et assurerait des soins à domicile ? L'apparition à cet âge de pathologies particulières liées à la sénilité comme la maladie d'Alzheimer dont la fréquence est estimée à 100 000 cas aujourd'hui pourrait doubler, voire tripler en 2030, ne doit-elle pas nous faire rechercher des mesures plus adaptées pour prendre en charge cette maladie qui dépasse les possibilités des familles de plus en plus nombreuses ?» s'est-il interrogé. Le nombre d'Algériens en âge d'être retraités sera beaucoup plus important qu'actuellement, mais ils seront moins nombreux à bénéficier du droit à la retraite d'ici là, vu le peu de salariés déclarés à la Sécurité sociale et la prépondérance du travail au noir. La CNR et la Casnos (pour les retraités non salariés) doivent avoir leurs propres projections quant au nombre de futurs retraités, pour au moins les 4 ou 5 prochaines années. Ces organismes, à ce rythme, auront de plus en plus de difficultés financières à prendre en charge le paiement des pensions.