Le pôle des forces du changement constitué par des partis et des personnalités autour de Ali Benflis et qui ont soutenu ce dernier à la dernière présidentielle, devrait vraisemblablement rejoindre le camp des «boudeurs» des concertations autour du projet de Constitution consensuelle proposé par le président de la République. M. Kebci - Alger (Le Soir) C'est là, en effet, la décision à laquelle se devaient de résoudre les chefs de parti, personnalités et l'ex-chef de gouvernement qui se sont réunis, hier soir, au niveau de ce qui a servi de siège de la direction de campagne de ce dernier lors du scrutin du 17 avril dernier. Un «verdict» loin de relever d'une surprise tant le «ton» a été donné bien avant ce conclave. Surtout par l'ancien patron du FLN qui exerce un sérieux ascendant sur ses soutiens partisans avec ses 1 288 338 voix récoltées au scrutin présidentiel du 17 avril dernier et qui ambitionne d'ailleurs de se doter d'un parti politique. En effet, Benflis s'est positionné on ne peut plus clairement à l'égard de cette offre de concertations qui doivent, selon Benflis, «être prises pour ce qu'elles sont : une fuite en avant et une diversion». Et d'exprimer clairement son refus de répondre à l'invitation du ministre d'Etat et directeur de cabinet du président de la République pour prendre part aux concertations que ce dernier pilotera en juin prochain. «S'inscrire dans la logique de ces dernières et en cautionner la démarche et le contenu reviendrait, au bout du compte, à accepter ou à se résigner au différé du changement auquel l'Algérie (...) aspire légitimement, ce à quoi je ne peux me résoudre ni aujourd'hui, ni demain», écrit Benflis dans son communiqué d'avant-hier dimanche. Pour lui, le but des initiateurs du projet de Constitution consensuelle «n'est pas d'apporter une réponse à la crise politique et à l'impasse institutionnelle, critiques auxquelles le pays est confronté», estimant que les propositions émises dans ce sens «sont manifestement le produit des préoccupations étroites du régime en place et certainement pas celui d'un peuple en attente du changement». Une analyse de l'offre que Benflis partage avec le gros des troupes du pôle. Dont le mouvement Islah dont le secrétaire général estime que le projet de Constitution consensuelle n'est qu'une manière pour le pouvoir de gagner du temps, le temps justement de «régler ses problèmes induits par la maladie du Président qui a été telle ce grain de sable dans l'engrenage d'un plan d'héritage», affirme Mohamed-Djahid Younsi. Pour sa part, le secrétaire général de l'UFDS, Noureddine Bahbouh, ce projet de Constitution consensuelle suscite bien de réserves aussi bien dans son contenu que dans son timing. «Pourquoi ce projet et en ce moment précis ? s'interroge, en effet, l'ancien ministre de l'Agriculture et de la Pêche, qui nous avouait hier quelques heures seulement avant ce conclave que le pôle «ne pouvait adopter une position à l'égard de ces consultations autre que le refus». Reste à savoir l'attitude de certains de ces partis du pôle à la représentativité limitée au vu de leur «jeunesse» puisque faisant partie, pour leur quasi-majorité, de la cuvée 2012 des nouveaux partis nés dans la «dynamique» des réformes politiques du président de la République. A l'image des partis que dirigent Naïma Salhi, Bouacha et Hamidi ou encore Benabdeslam, tentés qu'ils sont par «l'aventure» de ces concertations. Une occasion pour eux de se faire valoir en l'absence des partis de «poids».