Le mouvement des non-alignés n'a rien perdu de sa pertinence. La directrice générale des affaires politiques et de la sécurité internationale au sein du ministère des Affaires étrangères en est convaincue. Il a même gagné en maturité, selon Taous Ferroukhi. Nawal Imès - Alger (Le Soir) Le mouvement des pays non-alignés tient une réunion à Alger. Une rencontre qui relance le débat sur son rôle dans un monde qui a bien changé depuis la création dudit mouvement. La directrice générale des affaires politiques et de la sécurité internationale est convaincue que le mouvement des non-alignés a encore toute sa place. Invitée de la rédaction de la Chaîne III, Taous Ferroukhi affirmait que le fait qu'il y ait encore 120 Etats membres, soit près des deux tiers de l'humanité, signifie que ce mouvement n'a rien perdu de sa pertinence en dépit des mutations profondes intervenues dans les relations internationales. Le mouvement, estime-t-elle, a gagné en maturité et ne s'est jamais comporté comme un bloc mais a été au contraire opposé aux blocs et continue de mettre l'accent sur le respect de la souveraineté, la non-immixtion dans les affaires internes, le respect de l'intégrité territoriale des pays et surtout la question du développement. Elle estime que si la guerre froide n'est plus d'actualité, le mouvement regarde vers l'avenir. Elle en veut pour preuve les préoccupations actuelles du mouvement qui seront consignées dans le projet du texte final et qui sera présenté aux membres prenant part à la réunion d'Alger. Il y est question de développement, de conflits, de terrorisme, de criminalité et de promotion de la femme. La lutte contre le terrorisme figure en bonne place. Taous Ferroukhi considère que la sécurité est indivisible et n'est pas l'apanage d'un seul Etat et que l'Algérie était un pôle de sécurité et que toutes les médiations qu'elle avait entreprises avaient été fructueuses. L'Algérie, dit-elle, a toujours été une partie de la solution. Elle a une expérience en matière de terrorisme qu'il faut aujourd'hui capitaliser au regard de ce qui se passe dans la région. Elle a pour ce faire sa propre stratégie et a payé un lourd tribut. Tout le monde reconnaît l'action efficace de l'Algérie et de son peuple contre un fléau à caractère transnational pour lequel il faut une coopération accrue, affirme l'invité de la radio qui ajoute que l'Algérie apporte son concours au Mali et agit de concert avec les autres partenaires. Pour la Libye, la directrice générale des affaires politiques et de la sécurité internationale considère que la décomposition et l'affaiblissement de la Libye ont favorisé un trafic d'armes inouï qui menace la stabilité de l'Algérie et les autres pays. Un trafic auquel s'ajoute l'action des narcotrafiquants et des différents contrebandiers qui financent le terrorisme. Sans ambages, elle estime que la stratégie mise au point par l'Otan s'avère complètement inadaptée en matière de coopération internationale, en matière de lutte antiterroriste et de redynamisation des institutions libyennes. Elle rappelle que l'Algérie avait à l'époque du mal à faire entendre sa voix. Elle mettait un bémol dans l'enthousiasme relatif à l'intervention de l'Otan, d'où, dit-elle, l'urgence d'aller vers plus d'équilibre dans les prises de décision et les concertations.