Le MSP ne prendra pas part aux consultations sur la révision constitutionnelle. Une position qui coulait de source et que le président du Mouvement a davantage explicitée. M. Kebci - Alger (Le Soir) Abderezzak Mokri, qui animait hier dimanche une conférence de presse, a d'emblée tenu à dire que cette option a été entérinée par le bureau national du mouvement lors de sa dernière réunion tenue la veille. Cette précision faite, il se lancera aussitôt dans l'argumentaire ayant prévalu dans cette prise de position, affirmant que «le parti a pris part à tous les processus de dialogue et à des initiatives lancées jusqu'ici, ce qui lui a permis d'engranger une expérience avérée». Une expérience qui fait ressortir, notamment, un manque manifeste, voire l'absence de toute volonté politique du pouvoir dû à une indigence tout aussi criante en matière de culture démocratique, quant à engager un dialogue sincère et responsable pas de la nature de celui dont est chargé Ahmed Ouyahia. Pour Mokri, ce projet de révision constitutionnelle ne diffère en rien des similaires initiatives politiques engagées par le passé de par, précisera-t-il, «l'approche, le procédé et la méthode encore une fois adoptés par le pouvoir pour ce projet». «Le pouvoir a d'une manière unilatérale fixé l'ordre du jour et les étapes à suivre en voulant imposer aux autres sa propre feuille de route», dira-t-il encore, estimant que la crise du pays est loin de résider dans les textes. «Ceux qui existent, pour peu qu'ils soient appliqués, la situation du pays aurait été beaucoup meilleure que ce qui prévaut actuellement», affirmera le président du MSP qui, rappellera-t-il, et la séparation des pouvoirs et la liberté d'association, et celle de la presse, et des élections libres et transparentes sont bien transcrites dans la Constitution actuelle». Mais, selon lui, la réalité est tout autre en ce sens que «tout contredit les faits», situant le problème du pays dans l'absence de culture démocratique. A propos de l'invitation de son prédécesseur à la tête du mouvement, Aboudjerra Soltani, président du Mouvement, Aboudjerra Soltani, Mokri tiendra à préciser que la décision de refus de ces concertations prise par le bureau national «concerne tous les cadres et militants du mouvement». Que chacun prenne ses responsabilités», dira encore Mokri, non sans préciser avoir pris connaissance de cette invitation «par voie de presse». Ceci pour la forme car, le patron du MSP a aussi trouvé des raisons suffisantes à décliner cette offre de dialogue dans le fond du projet. «Les principales propositions émises par le mouvement dans le cadre des consultations pilotées par Abdelkader Bensalah en 2011 n'ont pas été retenues dans la mouture rendue publique.» Et de citer en exemples qui font unanimité et consensus parmi la classe politique, comme cette revendication d'un gouvernement issu de la majorité parlementaire, ou celle liée à la nature du système. Mokri se permettra même une dérision en affirmant que notre système politique est inédit avec un Président qui n'a de comptes à rendre à personne. «Un parti a beau avoir même la totalité des sièges à l'APN, il risque de voir la chefferie de l'Exécutif lui échapper», dira encore le président du MSP qui citera la parité hommes-femmes dans les assemblées élues retenue dans la mouture et que pas un parti n'a avancée. Pour Mokri, cette dernière mesure est un gage de bonne volonté à l'endroit de pays étrangers «chez qui cette même règle n'est pas appliquée». Et le pouvoir a beau claironner à la bonne santé du pays, mais il se trahit lui-même, selon Mokri, citant le programme du gouvernement. Un programme presque copie conforme des précédents avec les mêmes engagements, les mêmes perspectives mais plus grave encore, des décisions graves. Dont celle relative à l'exploitation du gaz de schiste prise, selon lui, «de manière unilatérale sans consultations préalables» car il s'agit, poursuivra-t-il, d'une «option économique lourde». Mokri citera en exemple l'Assemblée française qui a refusé en 2011 l'exploitation du gaz de schiste, se permettant, encore une fois, une dérision, estimant que «dans ces pays, les opinions publiques sont respectées». Et le président du MSP de relever que cette même France qui s'interdit d'exploiter le gaz de schiste chez elle a vu des sociétés à elle chargées de ce projet en Algérie, non sans s'interroger sur l'absence d'investissements dans les énergies renouvelables ces 15 dernières années, avec beaucoup moins de soucis financiers et environnementaux, notamment, fera-t-il remarquer.