Ce sont les partis de la mouvance islamiste de par le monde arabo-islamique qui sont les «vrais démocrates». C'est ce qu'a soutenu le président du MSP lors d'un rassemblement de soutien de solidarité avec le peuple égyptien dans sa défense de la souveraineté, hier, devant le siège du mouvement. Mohamed Kebci - Alger (Le Soir) Abderrezak Mokri tiendra, de prime abord, à apporter une précision selon laquelle sa condamnation du renversement du président égyptien qu'il a qualifié de coup d'Etat militaire ne tire pas sa sève de son soutien naturel à Mohamed Morsi qui est de la même mouvance mais d'une question de principe. «Il s'agit, dira-t-il, de la remise en cause de la volonté populaire via un coup d'Etat militaire historique». Et de prévenir ses tenants qui, selon lui, en agissant de la sorte «jouent avec le feu et sont inconscients de ses retombées néfastes». Mokri n'exclura pas des répliques de ce coup de force dans les rangs mêmes de l'armée égyptienne. Estimant que ce coup d'Etat s'inscrit dans la vaste stratégie US et européenne de faire demeurer les pays de la sphère arabo-islamique dans la dépendance, le président du MSP en voudra pour preuve les milliards de dollars qui ont aussitôt plu sur le nouveau pouvoir égyptien comme caution à leur acte. Ce qui, justement, poursuivra Mokri, s'inscrit aux antipodes de l'action de Morsi qui voulait permettre à l'Egypte de retrouver son autonomie en ne comptant que sur ses atouts et ses capacités propres. Et de citer l'ex-Premier ministre britannique Tony Blair qui a invité son peuple à sanctionner son soutien à l'intervention de son pays en Irak à travers les urnes. Ce que, précisera l'orateur, les Britanniques ont compris et exécuté à la lettre en le chassant du pouvoir lors des législatives qui sont intervenues quelques mois après. Manière pour Mokri de suggérer qu'il aurait fallu laisser Morsi et son parti achever son mandat et ce n'est qu'à ce moment que le peuple égyptien pourra apporter son appréciation quant à son action. Invitant les militants islamistes à étaler plus que jamais leur foi patriotique, Mokri affirmera que les véritables ennemis de la démocratie sont ceux qui s'en revendiquent le plus, soutenant dans ce sillage que «les forces islamistes de par le monde arabo-islamique sont les vrais démocrates».