Les Verts abordent la phase précompétitive. Deux semaines après les intenses préparatifs, physiques et technico-tactiques, le sélectionneur national, Vahid Halilhodzic, attaque l'ultime volet d'un travail qui devrait offrir à ses joueurs l'opportunité d'être prêts pour leur entrée en lice, le 17 juin, à Belo Horizonte, face à la Belgique. Sion avant Sorocaba. La transition n'est pas seulement de quelques milliers de kilomètres. Les joueurs de Halilhodzic le savent mieux que quiconque. Dans exactement seize jours, Feghouli et compagnie doivent défier les Diables rouges, grands favoris de la poule H du premier de cette 20e Coupe du monde. Une montagne à escalader, peut-être à soulever, pour pouvoir traverser sa voie durant ce Mondial brésilien, la dernière étape dans la carrière de certains internationaux algériens à l'exemple de Yebda, M'bolhi, Lacen, Bougherra, Mesbah et Halliche. L'heureux sextet avait connu pareilles sensations lors du Mondial sud-africain que d'autres joueurs, parmi leurs anciens camarades à l'instar de Guedioura, Kadir, Boudebouz et Djebbour, n'ont pas eu la chance de revivre. La cause à une impitoyable sentence des choix techniques, stratégiques et d'autres, d'ordre humain. Halilhodzic était le premier à le reconnaître lors de son passage devant la presse, le 12 mai dernier au CTN de la FAF de Sidi-Moussa. Ce soir, après le test arménien, le Bosnien devra annoncer la mauvaise nouvelle à l'ancien joueur de Courtai, candidat en puissance pour sortir du groupe. Guedioura a besoin d'un miracle pour rebondir, lui qui n'a pas eu de chance depuis qu'il a quitté Nottingham pour rejoindre Crystal Palace et la Premier League, l'été dernier. Une cascade de blessures dont une fracture des côtes survenue en novembre 2013, un manque de temps de jeu et des choix pas souvent justes de ses différents coaches (Ian Hollowan, Keith Millen et Tony Pullis) chez les Glaziers ont brisé l'élan d'un footballeur dont le profil sied parfaitement au jeu anglais. La victoire pour lancer le Mondial Pour les Verts, sans Guedioura, la vie continue. Et ce soir à l'issue du match, larmes versées mises à part, il faudrait repartir de bon pied. Le match-test face à l'Arménie présente plusieurs particularités. L'adversaire arménien, qui évoluera sans pression aucune, développe un football proche de celui qui attendra les coéquipiers de Feghouli le 26 juin à Curitiba face à la Russie de Fabio Capello. Une telle opportunité poussera Halilhodzic à mettre en place son équipe-type. Peut-être même la stratégie sur laquelle l'équipe misera pour surprendre. D'abord les Belges de Marc Wilmots à l'amorce du premier tour puis les Coréens et les Russes. A suivre la logique de l'entraîneur bosnien des Verts, le Onze rentrant ne devrait pas déroger, à deux éléments près, de celui aligné, en novembre dernier, face au Burkina Faso lors du tour final des éliminatoires du Mondial-2014. A savoir Zemmamouche, Mostefa (à la place de Khoualed), Ghoulam, Medjani, Bougherra, Bentaleb (à la place de Mostefa), Lacen, Feghouli, Brahimi, Soudani, Slimani. Un ensemble qui devrait connaître des changements en cours de jeu avec l'incorporation du néo-international, Mahrez, ainsi que d'anciens cadres (Yebda, Taïder, Mesbah et autre Halliche) désormais relégués au banc. En fait l'unique grande nouveauté sera l'intégration du médian des Spurs, Nabil Bentaleb, aligné lors de sa première cape face à la Slovénie, en mars dernier à Blida, que Halilhodzic confirme dans le poste. Il est vrai que l'EN a un réel besoin du profil du joueur de Tottenham dont le rayonnement dans l'entrejeu offre davantage de fluidité à l'attaque algérienne. Pour ce qui est du secteur de la récupération, outre Lacen, Coach Vahid misera volontiers sur la polyvalence de la paire Mostefa-Medjani pour contrer les vifs Arméniens, à leur tête le redoutable joueur de Dortmund, Henrykh Mkhitaryan. C'est à partir, également, de la dangerosité que pourraient constituer les poulains de Challandes, que le système de jeu algérien évoluera. Des joueurs comme Belkalem, Cadamuro ou encore Djabou et Mahrez seront intégrés pour justement apporter, chacun dans son registre, l'équilibre défensif et cette vivacité offensive qui commence à faiblir. En douze matches disputés l'an dernier, les Verts ont inscrit dix-sept buts, œuvres de Slimani (4), Soudani (3), Feghouli (3), Taïder (2), Guedioura (1), Djabou (1), Ghilas (1), Medjani (1) et Bougherra (1). Le ratio de buts réalisés par les attaquants (11 sur 17) s'explique surtout par l'inefficacité affichée par l'un des buteurs attitrés de l'EN, Slimani en l'occurrence, lequel n'a pas réussi à soulever les filets adverses, sous les maillot des Verts, depuis presque une année (le 9 juin 2013 à Porto Novo) face au Bénin adversaire face auquel le buteur du Sporting Lisbonne, auteur cette saison de 10 réalisations en 32 apparitions sous le maillot du club lisboète, a marqué un doublé laissant le soin à Nabil Ghilas de porter l'estocade (1-3) face aux Ecureuils. L'attaquant de Porto, qui n'a plus réédité son exploit de Porto Novo, est quasi-forfait pour la rencontre d'aujourd'hui face à l'Arménie, en raison d'une blessure à la cheville contractée lors de la séance de mercredi passé.