La secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, ne trouve pas de «cohérence» dans le plan d'action Sellal. Ce qu'elle qualifie, d'ailleurs, de «contradictoire» reflète à ses yeux «la nature même du gouvernement qui n'est pas issu d'une majorité». D'où, relève-t-elle, «l'absence d'une vision commune». Mehdi Mehenni - Alger (Le Soir) Même si elle souligne quelques éléments positifs, la patronne du PT alerte sur des «orientations dangereuses», dans la feuille de route du gouvernement. C'est à l'issue d'un point de presse précédant une réunion avec le groupe parlementaire de son parti, jeudi et vendredi, que Louisa Hanoune s'est montrée particulièrement inquiète quant à l'«aspect économique» du plan d'action qui sera présenté demain dimanche à l'APN, par le Premier ministre Abdelmalek Sellal. La réforme du secteur bancaire pour l'adapter au système de fonctionnement mondial répond, soupçonne-t-elle, «aux injonctions des institutions financières internationales». Elle regrette ainsi que les rédacteurs du texte n'aient pas tiré des enseignements des scandales ayant touché par le passé le secteur bancaire algérien, notamment l'affaire Khalifa Bank. L'absence d'une quelconque référence à la règle 51/49%, ainsi que le principe de préemption au profit de l'Etat, incommode tout aussi la SG du PT. Ce qui n'exclut pas, de son point de vue «une remise en cause des acquis de l'économie nationale enregistrés jusque-là». Il ira même jusqu'à dire que le plan d'action du gouvernement comporte des concepts importés et qui ne sont pas forcément adaptables en Algérie. Selon toujours Louisa Hanoune, cette démarche ne peut obéir qu'à une seule explication : «La nature même du gouvernement qui n'est pas issu d'une majorité.» Les contradictions et l'absence de cohérence qu'elle relève dans le plan d'action du gouvernement est aussi, poursuit-elle : «Le résultat d'une absence de visions commune.» La question qui tue ! Rappelant que le plan d'action du gouvernement est inspiré du programme du président de la République, Louisa Hanoune a jeté un pavé dans la mare en s'interrogeant sur l'absence de toute référence aux consultations politiques d'Ahmed Ouyahia autour de la révision constitutionnelle. Dans sa logique, il fallait commencer par revoir la Constitution de manière à ce que les lois qui seront amendées et les décisions qui seront prises soient en harmonie avec les textes en vigueur. Or, s'étonne-t-elle : «C'est le contraire qui a été fait.» Enfin et en dépit de ce réquisitoire sévère contre la feuille de route du gouvernement, la première dame du PT a informé que son parti n'envisage pas de boycotter le débat autour du plan d'action d'Abdelmalek Sellal. Bien au contraire, elle affirme sa volonté de travailler avec son groupe parlementaire de façon à y apporter un «enrichissement».