Les députés du Parti des travailleurs n'ont pas assisté hier au discours prononcé par le Premier ministre turc devant les membres du Parlement. Une décision prise par le groupe parlementaire en guise de solidarité avec les manifestants turcs. Louisa Hanoune expliquait hier que son parti était «dans le camp des peuples» et ne pouvait rester neutre face aux événements qui secouent la Turquie. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - C'est un boycott qui a été décidé par le groupe parlementaire du PT. Un choix dicté par les positions du parti qui, selon sa secrétaire générale, ne pouvait assister à la réunion des deux Chambres du Parlement en simple spectateur. Sachant que les groupes parlementaires ne pouvaient prendre la parole face à Tayeep Erdogan qui prononçait hier un discours et que les députés du PT n'avaient nullement l'intention de perturber la séance en l'interpellant ou en brandissant des pancartes, les députés ont donc préféré s'abstenir d'assister. Un geste qui se veut un soutien indéfectible aux populations turques qui occupent les rues depuis quelques jours déjà et qui font face à la répression policière. Louisa Hanoune, qui animait hier une conférence de presse, a rappelé que la majorité du peuple turc restait attachée aux valeurs de Kemal Atatürk, soutenant que l'implantation d'un centre commercial au cœur de la capitale turque n'était qu'un prétexte au soulèvement dont nul ne peut prédire pour l'instant le devenir ou affirmer qu'il débouchera forcément sur un processus révolutionnaire. Sur un plan purement interne, Hanoune affirmait hier être en possession d'informations datant de la veille sur l'état de santé du président de la République. Ce dernier se porte bien, dit-elle, affirmant détenir ces informations de la source. Fidèle à des positions déjà exprimées, la numéro un du PT s'est dite, une fois de plus, étonnée de l'agitation autour de l'article 88. Rien ne justifie selon elle que ces dispositions soient appliquées puisqu'il n'y a pas de vacance de pouvoir et que les institutions du pays continuaient de fonctionner en l'absence de Bouteflika. Elle en veut pour preuve des décisions importantes qui ont été prises récemment à l'image du maintien de la règle 49-51 en dépit des fortes pressions, l'effacement des dettes des pays africains et arabes ou la renationalisation du complexe d'El Hadjar. Hormis des tensions sur le front social, Hanoune considère que le fonctionnement de l'Etat n'est pas affecté. Elle en a profité pour dénoncer la situation de blocage dans le secteur de la santé qui est à mettre sur le dos de la tutelle. Louisa Hanoune a plaidé hier pour l'instauration du RMI en faveur des chômeurs en attendant que ces derniers trouvent un emploi, pour la création d'un fonds prévisionnel en perspective de l'annulation de l'article 87 bis, rappelant une fois de plus que la politique de Temmar est assimilée à de la trahison au regard du bradage opéré. Le parti, qui se prépare pour la célébration de son vingtième anniversaire, placera l'événement sous le signe de la sauvegarde de la souveraineté et organisera un grand rassemblement auquel prendront part politiques et syndicalistes de plusieurs continents.