De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari Les médias du royaume sont plus intéressés par la prestation des Algériens contre l'Arménie que par la victoire des leurs contre la Suède. Les journalistes belges ne s'arrêtent plus de tisser des lauriers aux Verts. Les superlatifs répondent aux superlatifs pour qualifier la «qualité de jeu», «la cohérence tactique», «l'esprit offensif», et la «discipline de groupe» des protégés de Halilhodzic. On est loin de la superbe et de l'arrogance qui ont fait suite au tirage au sort et qui faisaient dire et croire aux Belges que le groupe H était plié et que le classement s'établissait ainsi Belgique 1re, trois matches, trois victoires, la Russie 2e, les plumes royales ne s'attardaient pas, bien sûr, sur le nombre de points qu'allait récolter la Russie, il ne manquerait plus que ça. Quand même, respect de l'adversaire, oui, mais de là à opérer à sa place le comptage des points ! Depuis peu, pourtant, les Diables rouges, presse public et staff technique semblent avoir mis les pieds sur terre. Sur l'Algérie, les appels à la prudence des sages, des techniciens qui connaissent dont Georges Leekens, ex-manager de la Belgique et de l'Algérie, actuellement aux commandes en Tunisie, ont-ils fini par rendre les esprits plus ouverts et les pronostics moins doctrinaux ? Ou s'agit-il, simplement, de pièges tendus à l'adversaire alors que tout le monde est entré dans le pré-compétitif en attendant le dur. Difficile de répondre à cette interrogation tant, ici, les enjeux autour des Diables rouges sont importants, colossaux. Pourtant, les gazetiers experts et spécialisés ne mentent pas toujours et certains d'entre eux sont cohérents depuis le début. Les chroniques de La Libre-Belgique, Le Soir de Bruxelles, la Dernière Heure (D.H), (francophones), ou De Standard», De Morgen, (néerlandophones) ont toujours relevé qui «le savoir jouer des Algériens», qui «l'histoire de l'Algérie en Coupe du monde» qui la «grande et excellente moisson d'athlètes dont disposent Halilhodzic». L'une des plumes les plus crédibles en la chose footballistique, ici, relate, hier «la façon dont l'Arménie a été terrassée et en si peu de temps une seule mi-temps, doit inciter nos Diables à plus de sagesse et plus de circonspection le 17 juin prochain.» Et d'ajouter : «Les Algériens ont sacrifié, volontairement, la deuxième partie de la rencontre et n'ont encaissé qu'un but. Ils auraient pu si leur entraîneur avait voulu en mettre 4 ou 5 autres. Et ils ont préféré ne pas dérouler et faire la tournante. Méfiance, si j'étais Marc Wilmots.» Le commentateur de la télévision publique francophone (RTFB) en bavardant sur le match Suède-Belgique abonde dans le même sens «l'Arménie n'est pas faible, je vous le rappelle, tout de même. Ni l'Italie, ni la Russie n'ont pu s'en défaire. Contre les Algériens, ils ont été réduits à néant.» Et d'en rajouter : «A Belo Horizonte, nous partirons à chances égales avec les Algériens. Nous ne sommes plus favoris.» De Suède où ils sont en oxygénation avant de rejoindre Bruxelles la semaine prochaine, même son de cloche chez les Diables rouges. L'Algérie est ceci, l'Algérie est cela, toujours en caressant dans le sens du poil. On a l'impression, ici, depuis quelques jours qu'en juin prochain, le groupe H ne livrera qu'un seul match Belgique-Algérie et que les autres équipes Russie, Corée du Sud, comptent pour du beurre. Il est vrai que Fernanda Lima a bien voulu tirer en première joute les Fennecs contre les Diables rouges, mais est-ce la raison, le seule, des éloges algériens de Belgique ? Ou est-ce un nouveau dispositif médiatico-tactique pour mieux surprendre le jour J. Il est vrai que Georges Leekens à partir de Tunis a informé ces compatriotes de ceci «ne provoquez pas trop les Algériens, vous risquez de le regretter. C'est l'arrogance allemande en 82 qui a donné d'autres atouts aux Algériens». Les éloges c'est bien, trop risque de nuire. A tout bon Fennec, salut.