Le bras de fer mené en sourdine via un échange d'«amabilités» dans les médias entre le FLN et le PT a été transposé à l'APN à l'occasion des débats autour du plan d'action du gouvernement entamés dimanche dernier. M. Kebci - Alger (Le Soir) C'était avant-hier au soir quand une députée du parti que dirige Louisa Hanoune, a pris la parole. Et Nadia Chouitem, puisque c'est d'elle qu'il s'agit, a dû s'armer de courage pour pouvoir continuer son intervention et se faire entendre tant des députés du FLN ont tout fait pour étouffer sa voix. Ceci en tapant avec force sur leurs pupitres au moment où la jeune députée réitérait l'exigence de son parti de dissoudre l'actuelle assemblée, critiquant sévèrement le plan d'action du gouvernement qui, selon elle, manque de «cohérence» et de «précision». Ce que l'intéressée a tenu, hier, à dénoncer avec fermeté et énergie. Pour Chouitem, ce qu'elle a enduré la veille constitue une véritable atteinte à l'immunité parlementaire et au droit d'expression des députés, en voulant notamment au président de l'APN qui, selon elle, n'a rien fait pour arrêter ce qu'elle qualifie de baltaguia politique, avec le summum de «l'idiotie», comme elle l'affirme encore, atteint quand un député du vieux front a enlevé sa veste, ce qui suppose, poursuit Chouitem, qu'il «était prêt à l'agression». Et ce qui a fait sortir davantage les parlementaires du PT de leurs gonds, c'est quand Mohamed-Larbi Ould-Khelifa a cru utile, hier mardi, de répliquer à un député du parti de Louisa Hanoune qui a qualifié l'acte de la veille de «pratique du parti unique». «Il ne fallait pas sortir de l'ordre du jour des débats, soit le plan d'action du gouvernement», soutenait le président de l'APN, ce qui mettra davantage en colère pas que les députés du PT mais aussi ceux des autres partis de l'opposition. Il est utile de rappeler que depuis que Hanoune plaide pour la dissolution de l'actuelle APN qu'elle n'a jamais portée dans son cœur, elle ne cesse de subir des attaques acerbes du patron du FLN. Dernière en date, celle de samedi dernier quand Saâdani affirmait que ceux qui appellent à la dissolution de l'Assemblée sont en train de prêcher dans le désert !». Et de porter l'estocade à la patronne du PT, estimant «qu'il faut en finir avec cette mauvaise habitude chez certains. Le président m'a dit ! J'ai dis au président ! Non Le président Bouteflika est le président de tous les Algériens. Il n'est la propriété de personne ! Il faut en finir avec les dépassements de certains particuliers». Cela dit, les débats de ce troisième jour ont été caractérisés par une désertion notable des députés de l'hémicycle parlementaire et ce, à l'opposé du premier jour qui a vu la quasi-totalité des députés pointer tôt. Et des interventions de ce mardi, deux retiennent l'attention : d'abord celle de Nodine Berkaine du FFS qui relèvera une contradiction flagrante du pouvoir dans sa démarche. Au moment où on appelle à associer les citoyens dans la prise de décision au nom d'une démocratie participative, au moment où le gouvernement s'est lancé dans l'aventure du gaz de schiste sans avoir associé au préalable la société civile dans cette option lourde. «C'est une atteinte à l'honneur des Algériens», poursuivra-t-il, avant de s'interroger sur les bénéficiaires de l'effacement des dettes, notamment dans le secteur de l'agriculture. Et dans le même ordre d'idées, Mansour Abdelaziz, le député du FC, avant de rejoindre le mouvement de l'édification nationale, regrettera que ce projet d'exploitation du gaz de schiste soit confié à des entreprises étrangères au moment où celles-ci sont interdites de le faire dans leurs pays, citant, notamment, l'exemple de la France.