Visiblement, Amar Saâdani n'arrive toujours pas à digérer le dernier remaniement du gouvernement Sellal. Hier samedi, le secrétaire général du Front de libération nationale arrivait mal à cacher son amertume, au cours d'une réunion qu'il tenait avec le groupe parlementaire FLN, au siège du parti à Hydra. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) Les députés du parti étaient réunis à la veille du passage de Abdelmalek Sellal devant l'Assemblée populaire nationale pour présenter le plan d'action de son gouvernement. «Le gouvernement Sellal est là pour exécuter le programme du président Abdelaziz Bouteflika, président du FLN» ! Déjà, la première pique ! Pour le SG du FLN, le parti, ne peut que soutenir le programme, car c'est celui de Bouteflika, et rien d'autre. Tout de suite après, Saâdani s'en prendra à l'opposition. La sienne propre d'abord, à savoir ses adversaires au sein même du FLN. «Le groupe parlementaire du FLN est fort et homogène, contrairement à ce que prétendent certains». Puis à l'opposition proprement dite. «D'aucuns, depuis que le président a appelé à des consultations pour une Constitution consensuelle, se sont distingués en semant le désespoir. Ils nous font rappeler la période d'avant 1991 ! Ils se trompent. Ils oublient que le peuple algérien ne veut plus revivre la crise d'hier. Le terrorisme d'hier (...)». Il n'épargnera pas non plus des alliés, comme le PT ou le MPA : «Je dis à tous ceux qui appellent à la dissolution de l'Assemblée qu'ils sont en train de prêcher dans le désert !». Il enfonce davantage Louisa Hanoune lorsqu'il ajoutera : «Il faut en finir avec cette mauvaise habitude chez certains. Le président m'a dit ! J'ai dis au président ! Non ! Le président Bouteflika est le président de tous les Algériens. Il n'est la propriété de personne ! Il faut en finir avec les dépassements de certains particuliers». Sur sa lancée, il revient au sujet qui lui tient particulièrement à cœur : le gouvernement. Feignant de lier la question à la révision de la Constitution, Saâdani fera quand même passer le message. «A quoi servent les élections si le parti majoritaire ne peut même pas constituer son gouvernement ? Il faut que le parti majoritaire dirige le gouvernement. Je ne vise personne mais je parle d'un principe général de gouvernance». Au fait, le FLN, qui domine l'assemblée avec 202 députés, n'a que trois ministres dans l'actuel gouvernement et qu'il n'avait même pas choisi : Tayeb Louh, Abdelkader Messahel et Mahi Khelil...