La chanteuse Nora, décédée dimanche dernier à l'âge de 72 ans, des suites d'une longue maladie, a été inhumée jeudi après-midi au cimetière de Sidi-Yahia, à Alger, en présence de son mari Kamel Hamadi, de ses proches et d'un grand nombre d'artistes et d'admirateurs. Auparavant, durant la matinée, le public et les artistes ont rendu un dernier hommage à la grande chanteuse au Palais de la Culture Moufdi- Zakaria, en présence de la ministre de la Culture Mme Nadia Labidi. Dans sa déclaration, la ministre de la Culture considère la disparition de Nora comme «une grande perte pour la chanson algérienne, et un départ impromptu d'une artiste trilingue (kabyle, arabe dialectal et français)». «Elle restera à jamais dans la mémoire collective des Algériens», ajouta-t-elle. Dans un message de condoléances, Mme Labidi avait déjà rappelé que la «défunte était un modèle de sacrifice et de dévouement, et l'une des artistes les plus célèbres de sa génération aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays...». Dans ce même message, la ministre de la Culture a également souligné le rôle du compositeur Kamel Hamadi, dans l'émancipation artistique de Nora à travers une coopération artistique fructueuse qui a enrichi le patrimoine algérien de belles et éternelles chansons. Au Palais de la Culture puis à Sidi Yahia, l'émotion était grande parmi les présents, simples citoyens, proches et parmi les artistes dont Fatima Helilou, Nardjess, Salwa, Saïd et Mohamed Hilmi, Lounis Aït Menguellet, Akli Yahiaten, Mohamed Lamari et Ahmed Kadri. La voix marquée par l'émotion et la tristesse, Kamel Hamadi a rappelé «le grand amour» que vouait Nora à l'Algérie et à sa famille. La chanteuse Salwa déplore la disparition de l'une des ambassadrices de l'art algérien authentique. Lounis Aït Menguellet et Mohamed Lamari ont, entre autres, souligné la contribution de Nora à l'enrichissement du répertoire artistique algérien. Nora, de son vrai nom Fatima Zohra Badji, est née en 1942 à Cherchell. Elle est décédée le 1er juin 2014 en France dans un hôpital parisien, des suites d'une longue maladie.