La dernière sortie du chef du groupe parlementaire du FFS, Chafaâ Bouiche, révélant sur sa page Facebook, que l'implantation du complexe pétrochimique à El-Kseur serait sérieusement compromise, en s'appuyant sur une correspondance que le wali de Béjaïa aurait adressée «au ministre de l'Energie l'informant de l'indisponibilité d'un terrain pour réaliser ledit projet» a suscité une vive réaction de la Confédération algérienne du patronat. La déclaration de jeudi dernier de la première autorité de la wilaya Hamou Ahmed Touhami, pour démentir les révélations du FFS et affirmant que «le projet en question est en très bonne voie» ne semble pas tellement rassurer la population locale ainsi que notamment les opérateurs économiques de la région. «C'est avec un grand étonnement que nous avons suivi dans la presse les derniers rebondissements de ce qui ressemble à une «affaire pôle pétrochimique de Béjaïa». En effet, celui-ci, au vu de la dernière session de l'APN qui s'est clôturée jeudi dernier, ne figure pas au programme du gouvernement, alors que tout le monde le considérait comme acquis depuis maintenant une année environ. Le choix de terrain a été effectué en août dernier et une étude de l'Oxford Business School a démontré l'opportunité d'un tel investissement, non seulement pour le rayonnage de Béjaïa et de sa région, mais aussi pour la stratégie nationale de valorisation des matières premières» écrit, dans sa déclaration transmise à la presse, le bureau de l'organisation algérienne du patronat qui réclame des plus hautes autorités de l'Etat, à ce que «toute la lumière soit faite sur cette affaire». La CAP rappelle que tout le monde avait œuvré depuis 2012 pour que ce projet se concrétise, en commençant par les élus nationaux qui ont fait un travail remarquable auprès du ministère de l'Energie à l'époque. L'idée du projet a été acceptée avec celle du nouveau port pétrolier. Ce projet a ensuite été entériné en 2013, et annoncé lors de la visite du Premier ministre à Béjaïa le 27 avril 2013.«Depuis, l'on n'a cessé de souffler le chaud et le froid sur ce projet : délocalisation, manque de terrain d'assiette» constatent amèrement les syndicalistes de la CAP. Et d'ajouter : «Nous ne comprenons pas après tout cela, cette cacophonie entre représentants locaux et nationaux de l'Etat. Le wali nous déclare que le projet suit son cours, et que la procédure de distraction du terrain choisi est engagée auprès du comité interministériel compétent, alors que le Premier ministre déclare lors de son discours de clôture de la session de l'APN, que le projet sera délocalisé si un terrain d'assiette n'est pas proposé rapidement par la wilaya.» «C'est à n'y rien comprendre. L'Etat est-il à ce point cloisonné qu'une procédure de distraction aussi importante concernant un projet d'importance stratégique majeure se fasse à l'insu du Premier ministre ? Ou bien alors, le wali ne sait pas vraiment ce que son administration fait et aurait été induit en erreur ? Ou encore, le dossier s'est peut-être égaré en cours de route ?» se sont interrogés dans le même document les membres de la Confédération algérienne du patronat à Béjaïa.