De nos envoyés spéciaux, M. Bouchama, A. Andaloussi et S. Sid La sélection nationale a vaincu le signe indien. Trente-deux années après sa dernière victoire, le 24 juin 1982 à Gijón (Espagne), l'Algérie reprend goût aux succès dans un tournoi de la Fifa. Un exploit qui en appellera certainement d'autres. Pourvu que nos joueurs gardent la tête sur les épaules. Et ne s'enflamment pas. Le résultat de ce dimanche face à la Corée du Sud a redonné confiance et sérénité au groupe Algérie. C'est incontestablement les trois points les plus importants de la jeune histoire de cette équipe qui dispute, à l'occasion de cette Coupe du monde, son deuxième championnat en moins de deux ans. Après la CAN-2013 et ses déboires, il fallait réagir et trouver une bonne formule pour conserver la vie d'un groupe jeune et inexpérimenté. L'erreur commise en Afrique du Sud, celle d'emmener les joueurs en concentration, presqu'un mois avant le début de la compétition, a été corrigée. Les Verts de Magic Bouguerra ont, à chaque étape de la préparation pré-Mondial, coupé avec le train-train parfois ennuyeux d'un long stage. A Sidi Moussa puis en Suisse, les camarades de Zemmamouche ont bénéficié d'un temps assez conséquent pour savourer autre chose que manier un ballon. Le programme de divertissement a fait du bien à l'équipe qui en a profité pour recharger ses accus. C'est justement ce ressourcement dont a besoin la sélection au lendemain de sa victoire historique face aux Sud-Coréens pour continuer son œuvre. A savoir une récupération maximale pour se présenter jeudi prochain dans un état physique acceptable. Les dégâts causés par les deux premières sorties face aux Belges et aux Coréens sont extrêmement importants. Halilhodzic, en premier, reconnaissait au sortir de la seconde rencontre l'ampleur de la casse que son team a subi sur le plan physique. Outre la fatigue, les bobos sont légion. Bouguerra, Medjani, Slimani, Djabou et autre Feghouli doivent être retapés et au plus vite. Il faut noter que le temps imparti à la préparation de cette ultime levée du premier tour contre les hommes de Capello, «un barrage», selon Coach Vahid, n'est pas fait pour arranger les affaires des uns et des autres. Deux journées pleines (mardi et mercredi en l'occurrence) qui ne suffiront point pour retaper un groupe, euphorisé par l'exploit à l'Estadio Beira-Rio de Porto Alegre, mais qui aura besoin, outre d'un mental de fer, d'une fraîcheur à toute épreuve pour régler l'équation russe. La fraîcheur physique, l'autre souci de Halilhodzic Le sélectionneur algérien a, durant la conférence de l'après-midi, insisté sur le fait que l'équipe doit se «reconnecter» immédiatement sur la prochaine rencontre, jeudi à Curitiba, face à la Russie. Un match capital pour les deux équipes. «La Russie est favorite. Mais il ne faut pas se cacher, il faut chercher cette qualification avec encore plus d'audace et de souffrance», a-t-il souligné devant les médias qui lui ont, par ailleurs, demandé si ses troupes sont prêtes pour entrer dans l'Histoire. La réponse de Halilhodzic fut instantanée, spontanée : «Nous ferons de notre mieux jusqu'au bout, c'est la seule option qui nous reste. Nous allons poursuivre nos efforts. L'Algérie a été bien organisée, structurée, et notre défense n'a pas été à la hauteur. Mais maintenant, une page est tournée, ce résultat est le fruit de notre préparation. Nous devons mieux nous préparer pour le prochain match, c'est la seule option qui nous reste.» Moins tranchant, mais toutefois conscient que la question sera réglée par l'épreuve du terrain, Halilhodzic remet sur le tapis la jeunesse et l'inexpérience de ses joueurs. «La force de cette équipe, c'est le collectif. On l'a vu aujourd'hui en deuxième période. Cette équipe est jeune et psychologiquement elle ne supporte pas la pression. En première période, c'était un match presque parfait, avec de l'efficacité. On a eu, comme d'habitude, un passage à vide, peut-être physique, peut-être mental, il faudra en parler», expliquera celui qui pense que «tout est possible» dans cet ultime match de groupe, face aux Russes. Avec comme première alternative, «opérer de nouveaux changements», précise-t-il. Optimiste, Halilhodzic assurera que la qualification aux huitièmes de finale de ce Mondial-2014 serait «une juste consécration d'un travail mené depuis voilà trois ans». Plus méthodique, Coach Vahid relèvera que son équipe «va grandir après chaque match, elle est jeune» et que la victoire contre la Corée du Sud, après 32 ans d'attente, «fait beaucoup de bien». Et maintenant que faut-il faire pour réaliser l'objectif que lui et ses joueurs sont venus chercher au Brésil ? A cette interrogation, le Bosnien dira que puisqu'il s'agira d'un «challenge supplémentaire face à une nation comme la Russie, il faudra essayer de faire un autre exploit pour réussir le plus grand exploit du foot algérien, passer au deuxième tour. C'est plus compliqué mais tout est possible. Ce soir, c'est le jeu, l'efficacité, la victoire, et j'espère qu'on va continuer sur le troisième match (...) La chance existe», conclut-il.