Les propos des partisans de la transition et leurs appels à l'intervention de l'Armée nationale sont «extrêmement dangereux» pour le président du MPA (Mouvement populaire algérien), qui exclut, en outre, tout retour de l'ex-parti dissous. Rym Nasri - Alger (Le Soir) La transition pour laquelle plaident certains partis opposants est malvenue, selon Amara Benyounès. «Pourquoi une transition alors que l'Algérie n'est pas en crise ?», s'interroge-t-il. Il qualifie ainsi les appels à l'intervention de l'Armée nationale d'«extrêmement dangereux». Invité hier, à la Radio de la Chaîne III, le président du MPA a exclu tout retour de l'ex-parti dissous. «La charte pour la paix et la réconciliation nationale est d'une parfaite clarté. Votée par le peuple algérien, cette charte mentionne la reconnaissance de la responsabilité directe de l'ex-parti dissous dans la tragédie nationale et l'interdiction absolue et définitive à tous les responsables de l'ex-parti d'exercer la politique», a-t-il expliqué. Qualifiant la révision de la Constitution du «plus important chantier» du président de la République, Benyounès réitère la décision de son parti à prendre part aux consultations. «La Constitution va déterminer les équilibres de pouvoir entre les différentes institutions. Elle régit toutes les lois de la République», précise-t-il. Pour la légitimité de cette Constitution, il plaide ainsi d'aller vers un référendum populaire. Convié aux consultations le 29 juin prochain, le président du MPA cite les plus importantes de ces propositions de sa formation politique. La plus importante est celle de préserver et de consolider le caractère républicain, démocratique et moderne de l'Etat algérien. Il sera également question de plaider pour le régime semi-présidentiel. Un régime qui permettra, selon Benyounès, «un pouvoir important» au Premier ministre et au Parlement. La troisième proposition consiste dans la préservation du Conseil de la Nation. Une institution vue par le MPA comme un «verrou» fondamental notamment «en gardant le tiers présidentiel qui permettra à l'Algérie d'éviter toute dérive politique». Autre proposition : la consolidation des libertés individuelles et collectives. «Il faut que ces libertés soient consacrées dans la prochaine Constitution», di-t-il. L'intervenant n'omet pas la question de tamazight. Une question de consensus, pour lui. «Tamazight doit occuper la place qu'elle mérite dans son pays. Elle doit devenir une langue nationale et officielle en Algérie», souligne-t-il. Le président du MPA considère par ailleurs, que dans le cas d'un changement profond de la Constitution et d'un nouveau découpage territorial, la dissolution de l'APN (Assemblée populaire nationale) s'impose. Une dissolution, dit-il, qui interviendra dans le cadre d'une adaptation de toutes les institutions constitutionnelles du pays à la nouvelle Constitution. «C'est une logique politique d'aller vers des élections législatives anticipées», a-t-il ajouté.