Le football n'est certainement pas la science qui pourrait mieux vous fixer sur ce dont sera fait demain. C'est un jeu où les pronostiqueurs, les mauvais perdants et les absents ont toujours tort. Ce sont les certitudes de ce jeu qui captive la planète tout entière. Il n'y a qu'à voir ces moments de folie qui se sont emparés du Brésil et de la Colombie, samedi dernier, au sifflet final des premières huitièmes de la 20e édition de la Coupe du monde. Une liesse qui a effacé, l'espace d'un match, toutes les souffrances quotidiennes des peuples brésilien et colombien réunis. Les Algériens, sevrés de ce suprême bonheur pendant 32 ans, ont jubilé comme des fous suite à la qualification de leur équipe, jeudi passé, en huitièmes de finale face à des nations (Russie et Corée du Sud) où le football est une véritable institution. Les Sud- Coréens ont co-organisé le Mondial-2002 et la Russie s'apprête à recevoir la phase finale de 2018. L'Algérie n'est même pas capable d'accueillir une CAN, trente-quatre ans après celle remportée sur son sol par l'EN de feu Kermali. Et pourtant ! Aujourd'hui, à Porto Alegre, il va falloir s'envoler vers les quarts de finale, cap (jamais atteint par une équipe maghrébine ou arabe) qui a fait du Ghana et du Cameroun des monstres sacrés dans le giron du football international. La jeune équipe de Halilhodzic a suffisamment de talent et de grinta pour réussir son œuvre. En trois années, et malgré quelques dérives forcément accumulées en raison d'un manque d'expérience, d'ambitions et de communication, cette cuvée a démontré qu'elle est capable de soulever des montagnes. Après la Corée du Sud et la Russie, balayées de leur chemin à l'issue du premier tour, il sera question de battre l'Allemagne. Un challenger en puissance pour la quête du trophée mondial, le 13 juillet prochain à Rio De Janeiro. Justement, Copacabana sera l'objectif immédiat de Feghouli et compagnie qui veulent faire d'une pierre deux coups : vaincre l'ogre allemand et s'offrir une autre revanche face à la France. Un pays qui a vu naître 16 des joueurs sélectionnés par Halilhodzic pour défendre les couleurs algériennes dans cette fête du football mondial au Brésil. La plupart ayant déambulé de joie sur les Champs- Elysées, drapeau algérien en mains, quand Zinedine Zidane, d'origine algérienne comme eux, offrit la Coupe du monde aux Tricolores.